Que l’on soit chocolatier, athée, agnostique, libre-penseur, croyant, pratiquant ou pas, … comment ne pas penser en cette semaine pascale aux valeurs morales véhiculées par la plupart des religions ? Et comment ne pas s’interroger sur l’évolution de notre société.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen porte en ses premières lignes une phrase désormais mythique : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » (…) En droit, peut-être.., mais qu’elle belle déclaration … d’intention.
Tout au long de son histoire, la République française a brandi sa profession de foi au point d’avoir besoin de l’inscrire au fronton de nombreux édifices : liberté, égalité, fraternité. En toute occasion, elle n’a cessé de renforcer le concept de séparation de l’Église et de l’État, érigeant la Laïcité en principe républicain à portée universelle. Si peu sûre d’elle-même, elle a inscrit dans l’article 1er de notre Constitution que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».
Pourtant, à maintes reprises, elle n’a pas manqué de se voiler le regard au point de ne plus voir la vérité en face, et ce faisant, elle en a développé une véritable schizophrénie.
Vous en doutez encore ? Laissez-moi vous donner un exemple disons … quasi peu conflictuel, mais éloquent :
Regardez un instant le calendrier, et fixez votre attention sur les jours fériés. Noël, Pâques, la Pentecôte, le 15 août… Ne sont-ils pas liés à une date religieuse chrétienne majeure ? Voilà bien une contrainte insoutenable infligée aux non chrétiens ! Les hommes politiques, élus du peuple français et défenseurs des principes de la République, ne devraient-ils pas sans délai voter la suppression de cette marque indécente qui met à mal ce principe incontournable de laïcité ? (humour,humour…)
Bon ! Soyons tolérants, et acceptons que chaque règle si intangible soit-elle puisse avoir des exceptions. Il y en a bien d’autres, mais rassurez-vous, je vous en ferai grâce…
Revenons plutôt, en ce dimanche de Pâques, aux valeurs portées par la religion chrétienne : l’amour, le respect, l’espérance, la joie, la paix, la justice, le courage…
Gageons que certains chrétiens n’en connaissent ni le sens ni la portée, certes, mais considérons également qu’il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour posséder de telles valeurs. Il s’agit bien là, avant toute considération tenant aux différentes croyances, de valeurs morales.
Mais à propos, de quelles valeurs morales la République est-elle aujourd’hui réellement porteuse ? La liberté, l’égalité, la fraternité ? Dans nos campagnes, nos villes, dans ce que l’on appelle pudiquement les « quartiers », à nos propres portes, force est de constater que les mots sonnent creux. Certains m’objecteront que « justice et solidarité » sont des fondements essentiels de notre société. Des mots vous dis-je! Des mots, ou pire, un dû pour certains, et des obligations matérialisées par des cotisations pour d’autres : oui, une solidarité légale et obligatoire !
Que veut dire exactement aujourd’hui « être citoyen » ? Force est de constater que nous vivons au sein d’une République qui se déshumanise, qui est en manque de valeurs collectives concrètes, en manque de repères.
Pourtant, nous n’avons pas besoin d’avoir une religion pour avoir des valeurs morales, et je ne pense pas que ce soit honteux de vouloir conjuguer ces valeurs au sein d’une société laïque.
Une étude de l’INSEE est parue cette semaine. Son titre m’a fait l’effet d’une gifle si cinglante que mes joues en ont rougi : 1/4 des SDF (Sans Domicile Fixe) ont un travail !
Tout d’abord, je n’ai pas compris. Il a fallu que je relise cette phrase. Puis je me suis plongé dans la reprise des éléments clés du rapport, pour m’apercevoir que, jusqu’à présent, je ne faisais pas la différence entre un domicile fixe, un domicile précaire, et pas d’autre endroit pour dormir que dans la rue.
Et puis, j’ai pris le temps de lire dans les détails l’ensemble de l‘étude.
Soudain, je me suis souvenu !
Il y a une dizaine d’années, j’étais alors directeur général d’une entreprise en pleine expansion. Tout allait très vite. Nous étions proches les uns des autres. Les bureaux de la société bourdonnaient allègrement comme des abeilles au sein de leur ruche. Nous avions ouvert depuis deux mois une agence à moins de deux heures du siège social.
Un matin, nous avons appris par la Police que l’homme embauché pour développer l’agence s’était suicidé dans son véhicule… Il y habitait, et nous n’en savions rien.
Vous le comprendrez, cette tragédie m’a marquée. Elle a beaucoup pesé sur ma conception de certaines valeurs morales.
Mardi, en arrivant à votre bureau, aurez-vous en tête mon Billet d’Humeur ?
Ah, j’allais oublier :
Selon l’INSEE, 39% des SDF sont détenteurs d’un contrat à durée indéterminée.
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Mon billet d’humeur : c’est un clin d’oeil, une brève de comptoir, une réflexion captée dans l’instant. Vous avez aimé ? Alors participez au challenge « 1.000 followers en 100 jours », partagez-le, et incitez vos amis à s’inscrire sur https://launayblog.com/, et ne ratez pas celui de la semaine prochaine !
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Clement L
/ 21 avril 2014Très bon billet d’humeur qui expose la pensée d’une majorité de personnes. S’attaquer a nos jours fériés est impossible, nos compatriotes, peu importe leur religion, y tiennent comme a la prunelle de leurs yeux !
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Annabel Free
/ 21 avril 2014Cher Pascal,
Une alternative ……………http://www.nouscitoyens.fr/le-mouvement-nous-citoyens/presentation/ Espérons-le.
Bises
Annabel
Envoyé de mon iPad
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Lise
/ 24 avril 2014et oui c’est même chose « courante » à Londres que de voir des familles où les 2 parents travaillent et qui vivent sous la tente, faute de pouvoir payer les loyers exorbitants de cette si belle ville. pas de smic, du travail partiel et le tour est « joué » si je puis dire. Et dire que certains chefs d’entreprise demandent au gouvernement de supprimer le smic. pour nous payer beaucoup plus sans doute !
c’est une vraie honte.
depuis une expérience douloureuse et similaire en Grande Bretagne (justement) fin des années 70 je n’ai plus jamais regardé les fameux SDF de la même manière.
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