Moi aussi, Mr K. Mbappé, j’ai mal à ma France 4/4

Définir un projet de société qui soit fédérateur pour le peuple français

Avertissement aux lecteurs : En écrivant ces 4 billets d’humeur, je suis conscient de prendre le risque de choquer plus d’une personne qui me lit fidèlement ou à l’occasion. Mais j’en ai trop gros sur le coeur pour continuer de me taire. Le dangereux glissement de la démocratie à la française m’inquiète. Sachez tout de même que je suis d’une nature tolérante et humaniste. Je ne suis affilié à aucun parti politique, et je ne crois pas que toute forme d’extrémisme soit la solution à tous nos maux.

La France et ses dirigeants sont d’une faiblesse inouïe. Et il faut bien l’admettre, la majorité silencieuse dont je fais partie a choisi la posture du « À quoi bon », d’autres enjeux, ou un hédonisme à la fois prudent et protecteur.

Ainsi, il est devenu désormais normal qu’en France les citoyens :

  • vivent dans leurs ghettos respectifs ;
  • voient l’État de droit malmené, ou le malmènent volontiers ;
  • jugent en revanche n’avoir que des droits et aucun devoir ;
  • feignent d’ignorer que chaque ville, grande ou de taille moyenne, possède un ou plusieurs quartiers devenus inaccessibles aux policiers, aux pompiers, au personnel de santé ;
  • trouvent tout aussi normal que ces mêmes quartiers soient aux mains des trafiquants de drogue et fassent l’objet de violences quotidiennes ;
  • doivent changer de trottoir pour éviter des lieux de shoot à ciel ouvert, et fassent un détour pour rentrer chez eux ;
  • pensent en conséquence que tous les habitants des « Quartiers » sont des voyous, des drogués et des immigrés ;
  • estiment le Président de la République et son gouvernement responsables de tout ce qui leur arrive de mal sans y voir leurs propres responsabilités ;

Et tout aussi normal que l’État français applique « la politique des 3 singes » sur les sujets qui dérangent. Car ne faut-il pas être aveugle, sourd et muet pour ne pas admettre :

  • qu’une haine de la France se propage au sein du pays ;
  • qu’il existe une profonde fracture identitaire française ;
  • que les symboles représentant la France, ses autorités, sa culture, son histoire et sa souveraineté, sont attaqués aussi régulièrement que les vagues découpent la côte bretonne ;
  • que l’unité nationale n’est plus qu’un vague souvenir datant peut-être de la soirée de 1998 post Coupe du monde de football ;
  • que la France, comme d’autres pays de la vieille Europe, n’est qu’aux prémices de nouvelles crises liées à une profonde mutation démographique ;
  • que les « priorités nationales annuelles » décrétées annuellement par la succession des Présidents de la République sont inaudibles, et qu’elles ne se substituent pas à un véritable et fédérateur projet de société.

Alors, moi aussi Monsieur Kylian Mbappé, j’ai mal à ma France. Mais au fait, de quelle France parlez-vous ?