Virus, perfusion, et gueule de bois

Avant que la température ne monte, avant que les discours prometteurs et enflammés ne flottent au dessus des comptoirs, je me suis fait une réflexion que je n’hésite pas à partager dès aujourd’hui avec vous.

N’y voyez ici rien de moralisateur. Il s’agit juste d’une réflexion franco-française qui m’est venue ce matin.

De nouvelles élections se profilent du côté de chez nous, à l’horizon de ces 12 prochains mois.

Dès lors, une question m’a taraudé l’esprit au réveil. Au moment de mettre mon bulletin de vote dans l’urne, ou même de décider d’aller à la pêche, un doute m’étreint : aurais-je la chance d’avoir gardé un brin de lucidité et de bon sens ?

Car, comme à l’accoutumée, des candidats en campagne me promettront la lune, sans pour autant augmenter les taxes et les impôts. Mieux, certains m’assureront que j’en paierai moins.

« Des chimères ! » Me souffle aujourd’hui mon cerveau encore vif. « De l’argent, il faudra bien en trouver quelque part, et il y a fort à parier que ce sera dans mes poches. »

Et oui ! Si l’on me promet des lendemains qui chantent, la France est l’un des pays, dits développés, qui sortira le plus affaibli et le plus endetté de cette crise sanitaire. Une crise dont nous ne sommes pas encore sortis, et dont les véritables dégâts restent soigneusement cachés, tout comme de la poussière glissée sous les tapis.

Déjà, les études économiques parfaitement documentées au niveau européen, et que l’on n’ose encore sortir des tiroirs, sont formelles. Lorsque la planche à billets cessera d’imprimer, quand les taux d’intérêts augmenteront, l’Europe, affaiblie par rapport à la Chine et aux Etats-Unis, présentera l’addition à ses membres. Et la France ne pourra plus se dissimuler parmi les mauvais élèves qui promettent sans cesse de faire les efforts nécessaires pour enfin s’améliorer.

Alors quoi ? Alors, il faut s’attendre à vivre un curieux paradoxe. 

Tandis qu’ils sont fermés, l’État, dans l’espoir de pouvoir tenir la barre d’un bateau ivre, a adopté la tactique de l’open-bar. Il a même souvent arrosé à l’aveuglette, sans même en profiter pour amorcer quelques mesurettes structurelles. Et lorsqu’il sera temps de réouvrir ces bars qui font tellement la spécificité française, il faudra bien siphonner, d’une manière ou d’une autre, les bas de laine des français. 

Après avoir vécu sous perfusion, obéissant aux injonctions du grand « Fais pas ci, fais pas ça !», qu’est-ce qui m’attend ? … La gueule de bois ?