Ici et maintenant


Aigrettes de pissenlit

C’est curieux comme le temps donne parfois l’illusion de s’écouler dans un sablier… qui serait en accordéon.
En août dernier, j’ai exhumé des sentiments enfouis au plus profond de mon cœur depuis près de 20 ans.
Et en moins d’une heure, je couchais quelques vers sur les pages blanches d’un carnet. J’espérais que ma plus jeune fille en fasse une chanson. Elle a immédiatement trouvé une mélodie et, à peine plus tard, elle s’installait au piano pour me la chanter. Le souvenir de ces 5 minutes n’évoque en moi qu’un seul mot : bouleversant.

Mais ces quatrains résonnent probablement en moi, sinon comme un aveu, tout au moins comme une confession, car il m’aura fallu près de 6 mois avant de me décider à les publier.

Comme il est étonnant le chemin que chacun emprunte pour effectuer son travail de deuil. Et comme il est toujours difficile de comprendre que certains proches resteront dans notre cœur, même s’ils ne restent pas en vie.
Et puis, et puis plus difficile encore, comment se pardonner quand on a le sentiment d’avoir failli. Le reconnaître, et se dire que l’on apprend de ses erreurs… Cela suffit-il pour vivre intensément le présent ? « Ici et maintenant », comme ils disent !
Le passé est si vénéneux… Parfois on le sublime, et il nous rend nostalgique. Il peut aussi nous hanter. On s’y perd, et l’on peut même s’y noyer. Alors, remonter à la surface et se recentrer sur le présent, est-ce vraiment cela se pardonner ? Si tel est le cas, j’ai encore plusieurs brasses à effectuer ; ou du chemin à faire, c’est certain. Mais quel chemin ?

C’est malheureusement trop tard, j’ai trop attendu pour le lui dire. Et oui, parce que je ne me suis pas senti suffisamment adulte et libre, je ne lui ai pas dit que je l’aimais. Un manque de courage, sans doute, mais c’est aussi tellement difficile de parler de sentiments à quelqu’un qui ne le fait pas lui-même, et qui ne parle que si peu souvent de lui. À moins que la raison profonde n’ait été cruellement triviale ; à moins que je ne me sois soumis aux codes d’une société affamée de réussite et de performances.

Mais qu’à cela ne tienne ! Aujourd’hui, je le sais, il ne sert à rien de ressasser. Il ne sert à rien d’attendre. Aujourd’hui, c’est clair, j’ose !  La vie se conjugue au présent.

Je vous confie donc ces vers. Je les sème aux quatre vents de l’internet, comme un enfant soufflerait sur les aigrettes d’un pissenlit. Et qui sait ? L’une d’entre elles viendra peut-être se poser sur l’âme de mon père …

Écouter « Jeu de bonneteau » (interprété par Marie Launay)

                   *****

L’inspiration de Didier Regard

Je ne voulais pas y penser
Tout était très bien enterré

Et puis je ne voulais pas dire
De peur de me contredire

Alors j’ai pris mon sac à dos
Et j’entrepris la spéléo

Descendre au fond de la grotte
Pour voir ce qui y mijote

« C’est profond », me dis-je
Et ça donne le vertige

Puis dans le lac intérieur
J’ai pénétré l’antérieur

Le fond est tout défoncé
Je me suis fait abuser

Mais avec ma cuillère
J’ai remué ce sanctuaire

Et l’eau devint claire
Comme moi et mon père

*****

N’hésitez pas à parcourir les différentes pages de ce blog. Les premiers chapitres de mes livres, deux nouvelles, la Plume de Didier Regard, des paroles de chansons et des liens vers le site musical de Marie : en quelques clics vous découvrirez nos univers.
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