En quittant mon piton rocheux …


Durée de lecture : moins de 2 mn

Piton rocheux de Ganagopbie

Je sais, certains d’entre vous vont dire – ou penser fortement – que le père Pascal est reparti dans ses bondieuseries, mais tant pis ! J’ose vous ennuyer. Que voulez-vous, ce fut mon actualité de la semaine. Alors, puisqu’il s’agit ici de mon «Billet d’Humeur », à quoi bon tricher.

En quittant vendredi mon piton rocheux, figurez-vous que je me suis demandé pourquoi je faisais régulièrement une retraite dans un Monastère.
Et pas de chance, amis lecteurs, j’ai décidé de tenter de vous expliquer à peu près clairement le sens de ma réflexion ! Et je vous l’assure, ce n’est vraiment pas de chance, car de surcroît, celle-ci a eu tout loisir de se développer durant les 80 km palpitants d’autoroute parcourus, pour rentrer chez moi.
C’est vous dire que sur le fond, la « chose » est longue et profonde…
Elle peut cependant se résumer ainsi :
Je crois que je m’entraîne à croire que ce n’est pas Dieu qui n’existe pas, que ce n’est pas Dieu qui laisse faire, qui se tait ou qui a tort, mais tout au contraire, je crois que c’est moi l’incroyant, l’infidèle, l’indifférent, l’homme insensible, tout distrait par les bruits de mon ego, et de ceux du monde.
(Petit aparté : Certains d’entre vous vont certainement désirer faire une pause après avoir lu ceci. C’est vrai, quoi ! Il y a tant d’activités auxquelles s’adonner en ce beau, et si fleuri, dimanche de Toussaint ! … J’ai confiance, la nuit étant tombée, ils vont bientôt reprendre la lecture de ce billet).
Donc, concernant mes propres bruits, nul besoin d’en écrire des lignes et des lignes, j’ai peu de mal à penser que vous n’en connaissiez pas vous-mêmes un sacré rayon sur la question.
Mais, non content du vacarme que mon « Moâ » suscite, le monde moderne me fournit des tas de moyens qui me divertissent. Je leur rends grâce, car ils participent activement à me disperser aux quatre coins de ma petite vie, et me dispensent ainsi d’écouter ce que je n’ai pas envie d’entendre, ou que je souhaiterais carrément oublier.
Vous imaginez, je pense assez bien, ce à quoi je fais allusion. C’est donc pourquoi, pour ma part, je ne ressens nul besoin de tomber dans l’alcoolisme ou la drogue. En effet, si le tourbillon des informations toutes plus noires les unes que les autres, les SMS, les mails et l’internet, ne suffisaient pas à m’étourdir, plutôt que de m’adonner à l’exercice préféré des derviches tourneurs, il me resterait encore la possibilité de me plonger dans les échanges boursiers, effectués à la nanoseconde et aux cotations semblables à des montagnes russes vertigineuses, pour achever de me transformer en « cocaïné ».

Mais au Monastère, comment vous décrire l’atmosphère … (Waouh, presqu’un alexandrin !).
En fait, c’est très simple : « Éteignez les projos, coupez la sono !» serait une bonne formule.
J’ai beau emmené à chaque fois un viatique comportant des livres de penseurs et  d’intellectuels, il n’existe pas d’échappatoire efficace. Inévitablement, je me recentre, je me questionne, et je finis par obtenir quelques réponses. Parfois même, j’obtiens des réponses à des questions que je ne soupçonnais pas!
Et c’est là que tout se complique. Pour que ces réponses arrivent à me convaincre, pour que je les accepte, et pour que je m’ouvre enfin à ce que l’on peut assimiler à une sorte de Vérité « vraie », je vous garantis que le chemin de la réflexion intérieure est long et particulièrement exigeant.
Oh, oui ! Qu’il est exigeant l’exercice de la Nudité intérieure ; qu’il est long le chemin de l’Abandon !

Néanmoins, si sur le fond mes séjours suivent des méandres abscons, sur la forme, c’est un exercice classique, sur lequel je n’ai malheureusement, ou heureusement pas, de Grande Nouvelle à annoncer : lorsque je m’offre le luxe d’une retraite au Monastère, je fais tout simplement retraite en moi-même.
Formulé ainsi, cela parait évident… Non ?

Mais, j’y pense tout à coup ! Voilà peut-être pourquoi certains de mes amis se taisent prudemment, ou me traitent de dingue, lorsque je leur dis que je m’y entraîne deux semaines par an.

*****  

Là, sur le retour
Je me retrouve à rebours
Je prends le détour

S’agitent les bruits
Ceux qui sont tout enfouis
Qu’est-ce que ça traduit ?

Ce cœur qui m’emploie
Me met dans le désarroi
Aussi dans la joie

Rentrer très profond
Aller toucher les greffons
Les choses bougeront

Je cherche l’endroit
Où il n’y a plus de froid
L’abandon du Moi

Pas de Vérité
Écarter l’identité
Rien n’à rajouter

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1 commentaire

  1. Bien… de nos jours, à part les monastères où qq endroits de retraites reculés, il n’y a guère de place où l’on peut être dans le silence et l’introspection. Tout est bruyant, chaotique, illuminé… il n’y a plus guère d’endroits silencieux, paisibles, sombre, naturels… alors… pourquoi pas? Je ne crois pas qu’il s’agisse de bondieuseries vraiment… mais la recherche de soi et en soi ne se fait pas dans le brouhaha quotidien … alors… vous faites bien d’y aller… une coupure dans le temps, un voyage vers votre intérieur dans un endroit où les murs sont habitués au silence et à la méditation, un endroit où un murmure peut sembler être un cri.

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