Théorie du Genre et Troubles Psychologiques

Le genre. Masculin, féminin ou neutre. Corps sexué, hermaphrodite ou intersexué. Identité de l’homme et de la femme. Jusqu’ici, je pensais comprendre de quoi il s’agissait.
Mais depuis que ces notions sont associées à théorie, concept, sciences expérimentales, abécédaire et éducation neutre, mon pauvre cerveau s’embrouille à tenter désespérément de démêler l’écheveau.
Et puis, voilà maintenant qu’il s’agit de justifier la place des hommes et des femmes dans la société selon leur genre. J’entends des formules savantes : « rupture de paradigme », « libération des assignations à résidence sociale et sexuelle ». Fichtre !
Les plus raisonnables disent des choses censées dont l’histoire est témoin. Je ne peux qu’adhérer ! D’autres tentent de m’ouvrir les yeux sur des stéréotypes, des enjeux et des pratiques, qui ne peuvent me laisser indifférent.
Cependant, des extrémistes brandissent toute sorte de subversions suivant leurs convictions. Enfin, je découvre qu’il existerait des « laboratoires de l’égalité » où des apprentis sorciers mèneraient de véritables expériences.
Tout cela achève de me déconcerter…
Les invectives fusent, on ne se s’écoute plus, j’ai le sentiment que l’on mélange tout.
Cette fois, je suis définitivement perdu.
Une certitude pourtant : Identité et égalité, la guerre des idéologies du genre est maintenant déclarée.
C’est atroce !
Je pensais jusqu’ici que seules les guerres de religions ne pouvaient s’achever que par l’anéantissement de l’une ou l’autre des parties. Mais cette guerre du genre entrerait-elle dans la même catégorie ? Qui va donc mourir ? … La question me fait frémir.

Il me faut donc d’urgence retrouver des repères, moi qui, sur le sujet et en quelques jours, suis devenu semblable à un jeune écervelé de 12 ans. Je dois pouvoir répondre aux questions que l’on ne tardera pas à me poser. Quelle est mon identité de genre, mon identité sexuelle, et la plus angoissante, quel est mon sentiment : suis-je tout simplement un homme ou une femme ?

Après avoir beaucoup réfléchi mais n’ayant acquis aucune certitude, réflexe instinctif ou désir confus de retour aux sources, j’entre dans une église pour tenter d’y trouver les bonnes réponses. Mon regard balaie les lieux. De l’autel à la Croix, des murs au plafond, je cherche…
Un tableau capte mon attention. Adam et Ève au paradis, et Dieu…
Dieu, qui venant de comprendre la pagaille engendrée par ses créatures, décide que l’on ne l’y reprendrait plus : les anges n’auront pas de sexe !

Je décide alors de me réfugier dans l’ouvrage de Jean-Jacques Rousseau : «Le discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes». Le titre est prometteur, mais le contenu est hors sujet pour mon propos. Ici, point question de genre ni de femme, mais d’homme et de nature.
Décontenancé, je me rue sur la fameuse «Encyclopédie».
Quel meilleur refuge que celui des connaissances et de la langue des Diderot, Voltaire, Montesquieu, et Beaumarchais ? Les Lumières ne peuvent me laisser dans l’obscurité. Ils vont à coup sûr éclairer ma raison.
C’est que, n’étant pas un grand linguiste, j’ai l’intuition que, à la différence des langues anglo-saxonnes, le français a eu le courage de relever le défi en se décidant résolument à sexuer les mots.
CQFD : Je trouverai donc mes réponses dans L’Encyclopédie.
D’ailleurs, n’est-il pas charmant d’entendre se tromper régulièrement ces anglais ayant fait le remarquable effort de parler notre langue. Que de fois Jane Birkin m’a fait sourire en interview, entracte si agréable dans ce monde de brutes… Mais justement, interview et entracte… quel genre déjà ?
Mais je m’égare. Revenons à l’ouvrage, oasis de savoir et de sagesse… Oasis ? Décidément, là encore un doute m’assaille : un ou une ?
Il suffit ! Arriverai-je enfin à me concentrer sur mon sujet ?
Mais en feuilletant les pages, le hasard, ce coquin, m’arrête sur des mots qui me laissent perplexe : équivoque et interstice, armistice ou apocalypse… Et ici encore, ces mots tellement d’actualité, ces mots pour lesquels l’encyclopédiste lui-même était si peu convaincu qu’il a préféré leur faire changer de genre au singulier et au pluriel, comme s’il voulait nous suggérer leur neutralité. Délices et mes amours : serait-ce un défi à nos consciences ?

À bien y réfléchir, combien de ces mots ont été meurtris par nos erreurs de genre ?
Peut-on nier sans sourciller que leur moi profond ne s’en soit trouvé : perturbé, lorsque certains d’entre nous les ont délaissés, voire exclus de leur vocabulaire, préférant éviter de les prononcer ou de les écrire de peur d’orienter leur condition, leur carrière, et même leur vie ; affecté, lorsque d’autres inconscients et plus nombreux, les ont fait régulièrement souffrir en bafouant leur altérité ; et déstructuré, lorsque de moins scrupuleux ont manipulé leur identité consciemment, et en toute impunité.

Personnellement, je faisais jusqu’alors partie des inconscients. Mais vous, dans quel camp vous situez-vous ?
En avez-vous seulement connaissance ?
Non ? Mais malheureux, comment allez vous pouvoir défendre vos convictions dans les dîners mondains ou entre amis ?
Mais si, soyez-en certains ! Vous n’y échapperez pas. Que vous ayez, ou non, au sein de votre famille des enfants ayant l’âge d’aller à l’école, c’est le sujet fondamental du moment ! La question sur laquelle vous ne pourrez pas ne pas avoir d’opinion.

J’ai une idée !
Et si vous vous livriez à une séance de « Psycho-Prisu », vous savez, ce genre d’exercice que l’on trouve sous forme de questionnaire dans les magazines :
1. Reprenez les mots sur lesquels je viens de buter (certains sont inoffensifs, d’autres moins) ;
2. Vérifiez votre réponse au moyen d’un dictionnaire ;
3. À chaque fois que vous aurez commis une erreur, prenez quelques instants. Méditez sur le sens de votre méprise.
Et peut-être, j’écris bien peut-être, trouverez-vous vos propres réponses…

Cette semaine, je vous offre l’opportunité de savoir dans quel camp vous vous situez.
Et soyons fou ! Je déclare ce «Billet d’humeur» d’utilité public !

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