Bloc mucilagineux à effet soustractif

En guise de billet d’humeur, je ne résiste pas cette semaine à vous partager in extenso ce pamphlet transféré de boîte mail en boîte mail, et finalement acheminé dans la mienne par les bons soins de ma Maman. Je vous avoue avoir relu ce texte à deux reprises pour être certain de n’en avoir pas perdu une seule miette jubilatoire.
J’espère de tout coeur que vous passerez un bon moment en découvrant ce petit bijou … Par les temps qui courent, ce n’est pas si souvent que l’on en a l’occasion !

«
Bloc mucilagineux à effet soustractif »…cela veut dire quoi?

Il est vrai que les femmes de ménage étaient devenues des « techniciennes de surface », les aveugles des « non-voyants », (ben voyons), et les sourds depuis longtemps des « malentendants »… Poursuivre à la lettre nos nouveaux enseignements… Voilà qui devrait ravir les amoureux de la langue Française… !

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’une  « évolution de la langue », mais de « prospective positive modernisée d’un mode de communication oral »… !

Déjà cet été, j’ai adoré les campings qui ne veulent plus qu’on les appelle « campings », parce que ça suscite instantanément dans l’esprit des gens l’image de Franck Dubosc en moule-boules, ou de Roger et Ginette à l’apéro, avec casquette Ricard et claquettes Adidas. Donc les professionnels de la branche demandent que l’on dise désormais « hôtellerie en plein air »… Ha ha, ça change tout !!!
 J’ai aussi appris que je n’étais pas petite mais « de taille modeste » et qu’un  nain était une «personne à verticalité contrariée ». Si, si !
Mais rendons à César ce qui lui appartient, l’empereur du genre reste le milieu scolaire et ses pédagos à gogo.
J’étais déjà tombée de ma chaise pendant une soirée de parents quand la maîtresse a écrit sur le tableau que nos enfants allaient apprendre à manier « l’outil scripteur » au lieu de tenir un crayon. Je me suis habituée au fait que les rédactions sont des « productions  écrites », les sorties en groupe des « sorties de cohésion », et les élèves en difficulté ou handicapés, des « élèves à besoins éducatifs spécifiques».

Mais cette année, sans discussion aucune, la palme est attribuée au Conseil Supérieur des Programmes en France et à sa réforme du collège. Z’êtes prêts ?… Allons-y !
 Donc, demain l’élève n’apprendra plus à écrire mais à « maitriser le geste graphomoteur et à automatiser progressivement le tracé normé des lettres ». Il n’y aura plus de dictée, mais une «vigilance orthographique ». Quand un élève aura un problème on tentera une « remédiation ».
Mais curieusement le meilleur est pour la gym…Oups pardon !!! pour l’EPS  (Education physique et sportive).
 Attention, on s’accroche ! Courir c’est « créer de la vitesse », nager en piscine c’est « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé et traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête ». … Et le badminton est une « activité duelle médiée par un volant ».
Ah ! C’est du sportif,  j’avais prévenu !… Les précieuses ridicules de Molière, à côté, c’est de l’urine de jeune félidé (je n’ose pas dire du pipi de chat).

Alors, les amis, ne perdons pas ce merveilleux sens du burlesque et inventons une nouvelle catégorie : la « personne en cessation d’intelligence », autrement dit, le con. Un « outil scriptutaire », c’est un stylo. Un « référentiel bondissant »,
c’est un ballon. Et, pour finir et revenir à l’objet de ce courriel, un « bloc mucilagineux à effet soustractif », c’est… une gomme !

Je pense que les « zzzélites » qui ont inventé de telles conneries n’en resteront pas là avant d’être tous en hôpital psychiatrique pour, voyons, voyons… ah ! oui j’y suis : « remédiation de cessation d’intelligence » …

Signé Martine Meunier, mère d’une élève.
Ah non, re-pardon… Martine Meunier « génitrice d’une apprenante ». 

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Et toujours, l‘inspiration de Didier Regard

Je te parle, gros con
Excuse-moi, pardon

Personne de QI inférieur à 110
Quo vadis ?

Pardon, pardon
Je n’ose plus émettre un son

Ma langue se vide
Déjà chargée du morbide

Surtout, progressons
Dans la guenille que nous ourlons

De soierie fine
Qui isole notre poitrine

Pour échanger entre humain
Est-ce pour demain ?

Bah, non
C’est quoi déjà ton nom ?

Je ne peux plus le nommer
Compris, il peut me tuer

L’autisme est mon chemin
Et comme je serai bien

Dans mon intérieur
Sans langage inférieur

Ce vide qui m’appelle
Ne renversera jamais ma cervelle

… Découvrez tous les poèmes de Didier Regard et lisez ses tercets

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