Google et l’humain 2.0 : faut-il avoir peur ?

homme-bionique

Une filiale de Google, ayant développé un programme d’intelligence artificielle, a défié le champion du monde sud-coréen du jeu de Go. Ses concepteurs sont confiants. « AlphaGo » a déjà récemment pulvérisé 5 à 0 le champion d’Europe.
Vendredi, le « supercalculateur » menait au score : 3-0.
Il y a 20 ans, le champion du monde d’échecs avait lui aussi été vaincu par « Deep Blue », l’ordinateur d’IBM. La différence entre le jeu d’échecs et celui de Go ? Ce jeu de stratégie, inventé il y a environ 3 000 ans en Chine, se caractérise non seulement par le nombre hallucinant de combinaisons possibles, mais aussi parce qu’il fait appel à la créativité et à l’intuition. La différence entre les deux machines ? AlphaGo est dotée de neurones artificiels copiés sur ceux des humains. Ainsi, la machine apprend de son expérience : plus elle joue, plus elle devient forte, et plus il est impossible de savoir précisément comment elle élabore son jeu.

Faut-il se réjouir de l’avancée considérable de la science en matière d’intelligence artificielle, ou tout au contraire, faut-il s’en désoler ?
Faut-il féliciter Google d’investir des milliards pour l’objectif affiché de donner 20 années d’espérance de vie supplémentaire aux humains, de leur permettre de stocker les « données » contenues dans leur cerveau sur une plaquette de silicium, pour mieux les restituer dopées à l’intelligence artificielle ?
On le sait, les dirigeants de Google le clament suffisamment haut et fort, l’objectif majeur est neuro-technologique : la firme prépare l’humanité 2.0.
Par conséquent, la question est de savoir si, dans un avenir plus ou moins lointain, les descendants de « AlphaGo » auront réussi à voler à l’être humain son imagination et sa créativité parce que, petit à petit, ils nous auront habitué, non pas à être une aide à la décision, mais à décider à notre place et selon des critères qui nous échapperont.
Que nous restera t-il alors ? Nos émotions… Enfin, nos yeux pour pleurer, … et les plaisirs artificiels.
Faudra t-il alors entrer en résistance dans une société liberticide où se comporter humainement sera considéré comme subversif et condamnable ?

Mais pour l’heure, ce sont des considérations plus court-termistes qui m’interpellent :
Google, Amazon, Facebook, Apple, et aussi Microsoft, sont devenus en peu d’années les tenants incontestés de l’industrie des technologies de consommation.
Ils sont bien attaqués ici ou là par d’autres champions, mais le terrain de jeu est suffisamment vaste, pour que des firmes chinoises et autres indiennes y gagnent leur place.
En se rendant maîtres de tout ce qui se passe dans la technologie numérique, en rendant leurs plateformes incontournables, leur maillage n’est pas loin d’être parfait. Les nouvelles entreprises, leaders de demain dans leur petit domaine, leur devront toujours quelque chose, car leurs technologies est au cœur d’à peu près tout ce qui se fait avec un ordinateur, une tablette, un téléphone, ou un objet connecté quel qu’il soit. ils verrouillent avec méthode et opiniâtreté l’économie de l’avenir et, au passage, ils devancent nos moindres embryons de désirs et renforcent l’influence qu’ils détiennent sur nos vies.
Et c’est là que l’intérêt pour le développement de l’intelligence artificielle prend tout son sens.
Le premier enjeu est d’accumuler des milliards de données sur leurs plateformes. La logique pour y arriver est implacable : la gratuité pour l’utilisation de leurs différentes activités, produits et services. Et malheureusement, peu de personnes comprennent que lorsque la gratuité est de mise, cela signifie immanquablement qu’elles sont elles-mêmes le produit.
Le second enjeu est d’arriver à stocker ces données intelligemment, pour mieux les distiller, et surtout, les exploiter.
Celles-ci leur permettent d’avoir une vision claire de leur marché et d’adapter leur stratégie pour nourrir et améliorer le développement de leurs propres produits. Mais pas seulement ! Elles leur permettent de mieux envahir des secteurs porteurs qui auraient pu leur échapper.
Inutile de préciser que lorsque l’on détient l’Information, que l’on sait la traiter et distinguer le bon vin de l’ivraie, il faudrait vraiment être idiot pour ne pas investir à bon escient.

Horreur !!! Cette considération court-termiste rejoindrait-elle la précédente, qui me semblait pourtant futuriste et digne d’un mauvais scénario de science-fiction ? Et bien non ! Google, (le groupe ALPHABET), s’est bel et bien lancée dans le développement de l’intelligence artificielle pour mieux étendre son hégémonie sur un monde que ses dirigeants façonnent selon leur propre vision de l’avenir de l’humanité.

Suis-je paranoïaque ? Ou bien, …
De grâce, vous qui m’avez fait l’honneur de lire ce billet d’humeur, rassurez-moi ! Ou bien, …

                   *****

L’inspiration de Didier Regard

L’intelligence est déjà artificielle
Elle ne fait plus partie de notre ciel

Si c’est pour battre un joueur de Go
Qui n’est pas un humain 2.0

Et croire qu’il s’agit d’un bond de géant
C’est parfaitement navrant

C’est la pire nouvelle qui prévaut
C‘est l’info pour les veaux

Qui sont dans le Big Data
Qui recycle l’infâme rata

Où tes émotions seront codées
Avec lesquelles on jouera aux dés

Mais il n’y aura plus de hasard
D’émergence d’une Histoire

Rien, il ne restera plus rien
De ce que pouvait devenir un humain

Amazon, Apple, Google…
Arrêtez  de vous foutre de notre gueule !!

*****

N’hésitez pas à parcourir les différentes pages de ce blog. Les premiers chapitres de mes livres, deux nouvelles, la Plume de Didier Regard, des paroles de chansons et des liens vers le site musical de Marie : en quelques clics vous découvrirez nos univers.
Et si vous aimez ce rendez-vous hebdomadaire, incitez vos amis à s’inscrire sur https://launayblog.com/, ou à cliquer sur les alertes LinkedIn et Tweeter (@pascalaunay).
Mais surtout, ne ratez pas le billet de la semaine prochaine !

***

Contenu Launayblog sous Copyright déposé auprès de Copyrightdepot.com