L’Humanité peut-elle vivre sans Dieu ?


L’humanité peut-elle vivre sans Dieu(x) ou dans l’espoir d’une vie au-delà de la mort ?
Si l’on en croit les agnostiques, la réponse à cette question est « oui » : le ciel est vide, et Dieu est le personnage principal d’un conte pour enfants dont bon nombre d’adultes ne peut faire le deuil.

À une écrasante majorité, les philosophes et les scientifiques accréditent à leur manière cette thèse – En même temps, on ne va pas leur en vouloir de défendre leur fond de commerce : la réflexion, les équations, et le raisonnement -. Petit bémol tout de même, les équations et les plus exceptionnelles intelligences semblent patiner face au « grand mystère ». Pire, les découvertes physiques et cosmologiques se succèdent et s’invalident mutuellement. L’univers aurait été créé avec ou sans big bang, on hésite. Mais apparu spontanément, il aurait commencé de chaque façon possible, au point qu’il existe, on en est sûr, d’autres univers. Certains ressembleraient au nôtre, la plupart seraient très différents et se développeraient avec des lois différentes. Par voie de conséquence, selon ces hypothèses de fluctuations quantiques, toute intervention divine serait par là même annihilée. En somme, une foi aveugle dans l’existence de modèles mathématiques et physiques inconnus, pour écarter définitivement la foi en l’existence de Dieu…

Depuis qu’elles peuvent s’exprimer librement, les élites intellectuelles martèlent qu’il s’agit « d’un stratagème bien humain propre à conforter des pouvoirs eux aussi très humains ». Il est difficile de nier que le meilleur moyen de contenir, les faibles, les nécessiteux, les violents, est de leur promettre après la mort une vie bien meilleure, à condition bien évidemment de bien se tenir. Quoi de mieux en effet, pour que l’homme se conduise selon des principes moraux et un certain ordre établi, de prêcher l’existence d’une puissance supérieure et incontestable ? Et oui ! Et puis, pour le chef des homo-sapiens, quoi de mieux pour obtenir une réelle cohésion sociale, propre à garantir la survie de l’espèce, si ce n’est une puissance divine.

Sur ce, les lignes des bons et des méchants n’ayant pas bougé d’un pouce dans une société, on le sait, figée depuis deux millénaires, … 😉 Emballez, c’est pesé ! Et circulez il n’y a plus rien à voir !

***

Si l’on en croit les différentes études très sérieuses menées à intervalles soutenus, l’éloignement des dogmes religieux et la sécularisation des sociétés sont liés à des facteurs multiples : le développement industriel tout d’abord, puis les évolutions démographiques, l’urbanisation, la montée en puissance d’une société à la fois plus libérale et plus individualiste, le nombre moyen des années d’études, l’augmentation du niveau de vie, et enfin l’allongement de l’espérance de vie.

Seulement, patatras !
Depuis la fin du XXe siècle, les centres propices à des haltes spirituelles affichent « complet ». Un foisonnement de mouvements et de croyances « parallèles » se propage sur tous les continents : nouveaux courants, émergence d’une certaine radicalité, pas une confession n’est épargnée !
Alors, quête de sens, montée en puissance du communautarisme et d’un réflexe identitaire, choc des civilisations,… ? L’analyse, haut combien périlleuse, est complexe.
Et si l’élévation sociale, le progrès technique et les découvertes scientifiques, n’aboutissaient pas comme escompter à l’abolition des religions et à la mort de Dieu ? Mais que voulait dire André Malraux lorsqu’il annonçait, pour le XXIe siècle, « un événement spirituel incertain à l’échelle planétaire » ?
… Et si, et si, … Et si l’humanité s’était perdue au tournant de la modernité ?

En attendant, notre siècle est celui de la prolifération des croyances. Elle existe autant dans les sociétés pauvres ou en guerre, que dans les sociétés riches et développées. Les pauvres et les fragilisés pour mieux supporter leur condition humaine, les autres pour tenter de répondre à la question du « pourquoi vivre ? ».
Parce que, voyez-vous, quand on a l’âge de raison, et le luxe de réfléchir, il faut véritablement avoir les nerfs solides, être optimiste à tout crin, (ou être un sacré fataliste, c’est selon), pour ne croire en rien !
Vivre dans la certitude absolue que la mort est le point final de la vie, c’est plus simple quand on est jeune que lorsque l’on s’apprête à livrer un combat que l’on sait perdu d’avance. Combien d’entre nous sont capables de tenir jusqu’au bout, à l’idée que l’unique sens de notre vie est de contribuer à l’évolution de l’espèce ? Combien d’entre nous sont capables de suivre Spinoza dans sa conception de la spiritualité : « la spiritualité n’est pas une notion complexe. La spiritualité est en nous. C’est simplement, une harmonie, un amour de l’humanité, et un équilibre avec la nature ».

Pour surmonter l’angoisse de la mort lorsqu’elle vient à se préciser avec insistance, on peut décider de faire l’autruche, et/ou parier sur l’augmentation de la durée de vie, qui sait, jusqu’au progrès ultime de la science vers l’immortalité. Pas certain que cela tienne dans la durée …
On peut également se livrer corps et âme aux occupations du quotidien, et s’empêcher ainsi de trop réfléchir. En d’autres termes : travailler avec acharnement pour gagner un salaire ou jouer au loto, pour pouvoir manger, avoir des loisirs, satisfaire ses désirs, ressentir du plaisir. En somme, l’espérance d’une vie meilleure ici-bas. Mais qu’advient-il lorsque l’on se voit contraint peu à peu de vivre au ralenti ?…

Je pense que vous l’avez compris, je ne crois pas que l’Humanité puisse vivre sans Dieu(x), ou s’il s’agit du mot qui fâche, sans l’idée qu’il existe un « grand horloger », « un grand tout », « un ordre universel », « une force insondable qui nous dépassent tous et qui est à l’origine ou aux origines ».

Et puis pour terminer sur un clin d’œil, …
Force est de constater qu’ils sont bien peu nombreux parmi les plus fervents agnostiques, qui au soir de leur vie, ne voient pas en eux le doute resurgir. Parce que, entre nous, et si l’on y réfléchit bien, quelle qu’ait pu être notre vie et nos croyances, on meurt seul et loin des projecteurs. Alors, au bout du compte, pas trop étonnant que les raisonnements s’effacent peu à peu devant la sourde angoisse … Et au final, vu que l’on ne sait jamais, … parce que l’impossible reste toujours possible, … Cela ne coûte rien au dernier moment, et dans le secret d’une pénombre tristement funèbre, de recommander son âme à Dieu … « Allez savoir », dirons certains … « C’est plus sûr », penseront d’autres !

*****

L’illustration de ce billet d’humeur par Didier Regard 

Que je sois digne
En me prosternant
Pour éviter mon dedans
Et son espace délétère 

Cette ligne veut, que je sois un pénitent
Divisé, en maugréant
Sans retour vers le loin de mon existant
Qui est un cap vers le néant

Du coup je m’appelle
Dans le défaut de ce rappel
Que j’imagine cruel
Et qui n’est  que mon réel

Et ma raison s’interroge
Aux pieds de mon horloge
Dans une foi qui ne trouve pas sa loge
Dépourvue d’éloges

« Comment me développer
En embrassant un faux dilemme
Et partager sans fin
Avec tous les humains ? »

Seul
Sans espoir divin
Seul
Avec mes deux mains

Je vois au cœur du fruit
Qui ronge mes nuits
Que le binaire n’a plus d’envie
Dans ce que je suis

Inside me
Nous nous sommes compris
Nous sommes vers l’uni
Sans dichotomie

Et je te tutoie
Toi et l’extérieur de mon dedans
Pour trouver une voie
Dans ce qui me reste de temps

Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets

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1 commentaire

  1. Magnifique Merci Pascal

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