Bien souvent lorsque j’ai une décision importante à prendre, un furieux doute vient m’assaillir au dernier moment.
Alors que je la pensais ferme et définitive, je rebats les cartes et pèse à nouveau le pour et le contre. Je me demande si je ne fais pas une erreur, ou si je ne cède pas à une tocade qui disparaîtra aussi vite qu’elle est apparue. Ne vais-je pas succomber à nouveau à une tentation, une illusion, bref, au chant d’une quelconque sirène ? Parfois aussi, je me demande si je ne cède pas à cette fuite en avant frénétique, qui m’a si souvent pousser vers des territoires lointains et inconnus, où je pourrais me sentir en sécurité. Mais régulièrement, plus loin je porte mon regard, moins j’y vois clair.
En réalité, je fais à chaque fois le difficile apprentissage de la problématique du choix. Je pense que certains d’entre vous me comprennent à hauteur de leurs propres hésitations.
« Choisir c’est renoncer », aurait dit André Gide. Dans mon cas, ce n’est pas la volonté de ne rien perdre, ni-même d’amasser, qui me taraude. J’admets sans peine que l’on ne peut tout avoir. Mon problème est seulement d’être assuré que ce vers quoi je vais décider de me tourner n’est pas un leurre. Car on sait ce que l’on perd sans trop savoir vers quoi on s’aventure. N’est-ce pas ?
Alors, regarder devant, rester en mouvement de peur de chuter comme l’on tombe d’un vélo qui n’a plus suffisant d’inertie. Ne pas se retourner dans la crainte de ne plus se reconnaître ou de bien trop se jauger, et se juger. Voilà ce que je devrais faire. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder en arrière.
Se faisant, des fantômes ressurgissent, et déjà des regrets tentent de dessiner. Et puis, en fin de compte, autocritique maladive ne tarde pas à me ronger.
Choisir la sécurité du tenant ? M’appuyer sur de vieilles croyances ? Ou avancer en aveugle ? L’exaltation de l’aventure a fait place au questionnement et aux doutes. Serait-ce l’angoisse de perdre avant d’avoir gagné qui vient me visiter ?
Au moment fatidique, adviendra t-il un manque de courage ou un surcroît de testostérone ? Décider les yeux bandés ou avancer à reculons ? Je sais bien que c’est ainsi que souvent l’on trébuche.… Mais décidément je me perds en conjectures infertiles. Des conjectures tout juste bonnes à ne gagner que du temps. À moins qu’elles ne m’en fassent perdre …
Alors au final, je me retourne et j’avance. Je connais trop les affres psychologiques et physiques de l’immobilisme. J’avance donc, quitte à me tromper, quitte à tomber. Et si cela m’arrivait, je me dis qu’une fois encore je me relèverais. C’est définitivement trop génial de fendre le vent, droit devant, et de se sentir vivant !
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À l’initiative du thème de ce billet d’humeur, le poème de Didier Regard :
Porter son regard
Un œil vers la gauche
Un œil vers la droite
Que vois-je derrière
Qui exprime mon en face ?
Rien qu’une cécité
Dans laquelle je suis né
Pour voir le monde
En croyant que la terre est ronde
Porter…..
Ton tailleur t’as demandé
D’ausculter, où tu portes
Comme si ton sexe avait un endroit
Pour procréer
Lorsque ton pantalon est baissé
Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets
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Alain S
/ 11 novembre 2018Jules Renard : « Une fois que ma décision est prise, j’hésite longuement… »
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Olivier de Kermel
/ 11 novembre 2018vamos em frente…. beijos mon Ami …
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