Je vous assure que j’ai fait tout mon possible pour que rien ne paraisse, mais inutile de vous mentir. Cette semaine a alterné moments précieux irradiés de lumière, et tristesse secrète surgissant d’un passé fort brumeux, mais toujours douloureux.
Vous vous doutez bien que ce ne sont pas les vacances touchant à leur fin, ou les cigales semblant chanter désormais en sourdine, qui sont coupables de mon humeur aléatoire ! Pour être tout à fait franc, et même si cela m’a attristé quelques instants, ce n’est pas non plus la disparition d’Aretha Franklin, disparue en poussières d’étoile ce jeudi, qui en est la cause.
Quoique … Cela procède en fait des mêmes tenants et aboutissants : on a beau savoir que nous nous rendons tous un jour ou l’autre au même endroit, comme il est difficile de l’accepter !
Personnellement, j’ai cette chance de ne pas m’inquiéter de mon propre sort. Ma foi, mais aussi mon itinéraire et ma conception de la vie, m’ont depuis quelques années bien apaisé.
Il n’en reste pas moins qu’il existe des gens qui ont cette capacité à marquer de leur empreinte notre propre chemin.
Certes, il peut s’agir de personnes inconnues qui ont suscité de belles émotions en nous, et qui ont fait germer au plus profond de notre personnalité une lueur d’humanité. Immanquablement, leur départ ne peut nous laisser sans réaction… Au moins quelque temps. Mais qui d’entre nous n’a pas en mémoire un proche qui s’en est allé, parfois en toute discrétion, non sans provoquer pour autant un tsunami affectif … qui dure, qui dure, et qui dure encore.
Que l’issue soit attendue, ou que le moment intervienne au dépourvu, la blessure mettra du temps à cicatriser. On dit qu’un jour, la peine s’estompera au point de faire uniquement place aux bons souvenirs et aux jours heureux. On le dit ! Mais en est-on si certain ?
Notre cerveau est une bande d’enregistrement si implacable, et si capricieuse à la fois… À tort ou à raison, il associe des événements comme on enfile des perles, pour mieux faire ressurgir les souvenirs au détour d’une date, d’une phrase, d’un mot, d’un geste, ou encore d’une odeur. Il grave à jamais ceci. Il efface cela. Il donne l’impression d’obéir à nos efforts de reconstruction. Mais au bout du compte, on se rend compte, qu’il n’est pas loin de n’en faire qu’à sa tête !
Voilà 19 ans, j’ai été surpris par un tel tsunami que des vagues se brisent encore régulièrement sur mon coeur. Est-ce un bien, ou cela fait-il simplement mal ? Difficile à théoriser. C’est selon…
Néanmoins, de toutes les perles de mon chapelet, celles qui font le plus de dégâts lorsqu’elles remontent en surface sont assurément les dates !
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L’illustration poétique de Didier Regard
Ce vent dans les arbres
T’a-t-il inspiré
Pour graver dans un marbre
Ton sperme libéré ?
Ma mort t’a envouté
Pour satisfaire un oedipe inversé
Mais je crois que tu t’es trompé
Prendre ta place n’était pas ma volonté
Aujourd’hui, tu es disparu
Mais je sais traverser la rue
Et, lorsque ta souffrance s’écarte
D’une vie jouée aux cartes
Je dois prendre la relève
Comme un roseau qui se lève
Etre la nouvelle fève
Pour trouver une nouvelle Eve
Sur cette galette de vie
Les yeux bandés sous la table
Tu m’as toujours surpris
A devenir reconnaissable
Génipapa…..
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