Le mois de janvier ou la corvée des vœux


Avouons-le ! Sortis de la famille et des vrais amis, pour la majorité d’entre nous,  présenter ses vœux est un devoir, pour ne pas dire une corvée, voire même un calvaire. Que celui, ou même celle, d’entre vous qui pourrait jurer, la main sur le coeur, avoir toujours été sincère en cette occasion me jette la première pierre…
Montrer que l’on s’intéresse vraiment au sort de la personne à laquelle on s’adresse, rechercher le bon mot, faire dans l’originalité : c’est un vrai boulot. Sans parler des bises à faire, même à ceux et celles qui piquent, et des risques épidémiologiques insensés que nous prenons … Pouah ! Inhumains et tellement dangereux, les débuts d’année.

Ah, quelle galère ce mois de janvier ! Qui n’a pas connu le stress de l’incertitude, cet extrême sentiment de solitude, dans l’urgence de devoir saluer un proche, un collègue de bureau, une simple relation : « oui ou non, lui ai-je souhaité cette foutue bonne année ? … » Une interrogation quasi existentielle qui finira par déboucher sur la décision jugée la moins risquée : remettre le couvert, tout en priant de ne pas se rendre coupable d’un malheureux « courrier/coller » à l’effet dévastateur.
Comme j’aurais aimé vivre au temps jadis où l’on envoyait un messager chargé tout spécialement de présenter nos vœux à qui bon nous semblait. C’était autrement « classieux » que ces cartes de vœux, SMS, ou autres mails. Que voulez-vous mes bons lecteurs, je le disais encore hier à un copain : le progrès n’apporte pas que des améliorations !

J’admire vraiment ceux qui ont réussi à faire de la présentation de leurs vœux un jeu : « Bonne année, je l’ai dit le premier ! », ou ceux qui ont érigé la chose en réflexe comparable à l’explosion du flash d’un appareil photo : « Bonne année, bonne santé » et hop, emballé, c’est pesé !
Dans un tout autre style, j’envie les poètes maudits ou inconnus. C’est l’occasion pour eux de sortir de l’ombre et de tourner une strophe bien sentie, avant d’aller s’en jeter un. Un verre, bien sûr. Oh, mais brisez-là, tas de mauvais esprits ! Ne croyez-pas que je les considère tous comme des assoiffés invétérés, loin s’en faut. Parce que, voyez-vous, l’exercice est beaucoup moins simple qu’il n’y parait. Tenez, vous avez déjà essayé de trouver une rime intelligente avec  2018 ? … Oui ? Eh bien je suis impatient de la découvrir ci-dessous dans vos commentaires…

Pour le coup, s’il y a des fonctions que je n’aimerais pour rien au monde occuper au mois de janvier, ce sont bien celles de Mr Macron, notre sémillant Président de la République Française.
Rendez-vous compte du marathon des cérémonies qui lui est imposé. Quelle tannée !…  Il y a les vœux aux français, les vœux du gouvernement, au Conseil Constitutionnel, à la presse, aux Autorités religieuses, aux Corps constitués, au Corps diplomatique, … Je m’arrête là, vous avez compris l’idée.
Des vœux qu’il doit présenter à des personnes dont il se fout royalement et, qui plus est, à des mauvais esprits qui ne font qu’attendre la phrase, le mot, l’intonation, qui lui feront prendre les pieds dans le tapis (rouge, de surcroît !). Un exercice de style, un genre de programme imposé comme il en existe dans les concours de patinage artistique, et où la chute est autant redoutée qu’attendue.
Tenez, une idée ! Il parait que l’on cherche à faire des économies ? Eh bien, j’en propose une belle : tout le monde devant sa télé le 31 décembre au soir, et hop ! l’affaire est emballée. Notre Président verrait son agenda drôlement allégé. Même qu’il pourrait enfiler son treillis et participer aux manoeuvres sur les terres de la ZAD de Notre de Dame des Landes… Mais ce n’est bien sûr qu’un exemple parmi tant d’autres.
Bon, je vous l’accorde, c’est une toute autre histoire ! Et loin de moi l’idée de polémiquer. C’est vrai ça, j’avais réussi la performance de vous épargner jusqu’à maintenant tous les sujets qui fâchent, et qui ont fait frétiller cette semaine le microcosme journalo-politico-bobo-gaucho-facho-bistrot-parigot…

Bon les amis, il est temps de se quitter. Et ne comptez pas à ce que je vous présente mes meilleurs vœux, je l’ai fait la semaine dernière. Tout de même, faudrait voir à suivre … ou alors abonnez-vous !

*****

Et toujours, l’inspiration du poète …

La tartufferie annuelle
Toujours le même rituel
Toujours intemporel

Tu dois fêter
Avec un air enjoué
Une nouvelle année

C’est un bourbier
De ce mois de janvier
Un vrai lisier

Telle la fleur de lotus
Tendue vers Vénus
Tu sors de l’utérus

Et tu finis par te taire
Sans faire d’inventaire
Tu restes solitaire

Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets

*****

Vagabondez dans mon univers, vous découvrirez des nouvelles et des romans, les poèmes de Didier Regard, et aussi les chansons de Marie. Aimez, commentez et partagez sans modération, et surtout, abonnez-vous pour ne pas rater les prochains billets !

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7 Commentaires

  1. Ha ha ha ! Je suis bien d’accord avec vous !

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  2. Ma participation au concours : une rime riche et écolo à la fois, bien PC, bref dans l’air du temps
    « En 2018, adopte un inuit »

    Aimé par 1 personne

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  3. Pascal, merci pour tes bons vœux 😉 toujours personnalisés et agréables !

    Concernant 2018, cela dépend de la connotation que tu veux donner à tes vœux :
    * Tu peux avoir envie d’une suite,
    * Avant de prendre une cuite,
    * Mais attention à ta conduite,
    * Et ensuite 😉 c’est la fuite : réduite, poursuite, produite, introduite, gratuite, fortuite, traduite, jésuite, séduite …

    Sur ce, bonne année !

    Guy

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  4. Puisqu’on se lache en début d’année, avec Guy on va créer une nouvelle association (ça manquait). On va même y inviter Bernard Lamailloux et le poisson Marcel. Ce sera le CPPPCD.
    Non, rien à voir avec l’ancienne URSS, ni avec les fractions qui nous font perdre notre autorité naturelle devant nos enfants avides d’explications. Il s’agit du Cercle des Poètes Pochtrons Pas Complètement Disparus.

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    • Je suis certain qu’il y aura des volontaires pour fonder  » L’Amicale des CPPPCD « . Je pense même connaitre déjà le nom du trésorier …

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