« La formation de la personnalité exige, comme singulier point de départ, un dépouillement radical : se (re) connaître vulnérable, perfectible, prendre conscience d’évoluer en terres incertaines, essayer de savoir pourquoi l’on combat… joyeusement. » (Alexandre Jollien)
Comme il est difficile de changer !
Et c’est bien compréhensible, tant il est désagréable de devoir plonger au plus profond de soi pour comprendre quels sont les peurs et les désirs cachés qui influencent notre comportement : ne pas vouloir vieillir, ne pas paraître faible, ne pas connaître l’échec, ne pas dire « je ne sais pas », ne pas vouloir avoir tort…, montrer que l’on peut tout contrôler, avoir toujours le dernier mot, …
De la prise de conscience à une transformation effective, le chemin est long. Il se fait « pas à pas ». L’exploration des sentiments que l’on a cherchés à fuir ne consiste pas seulement en un processus complexe à détricoter, c’est une souffrance.
Alors, à quoi bon changer ? Finalement, ce serait bien plus confortable de ne rien changer et de rester « droit dans ses bottes ».
Seulement, voilà ! Quel que soit notre capital de départ, nous ne pouvons nier que les événements, les choses, les gens, sont en perpétuel mouvement. Dans un tel contexte, changer et capitaliser sur les expériences acquises semble être une question de survie dans ce monde fait d’impermanence.
Pourtant, bien qu’attirés par le changement, certains seront tétanisés à l’idée d’être confrontés à la perte de leurs repères. Ils mèneront une vie frileuse, dans laquelle ils ne pourront s’épanouir. D’autres resteront persuadés toute leur vie d’être les seuls à ne pas subir l’influence des lois du changement. Mieux encore, pétris de certitudes et persuadés d’avoir tout compris, parfois même avant d’avoir vécus, ils se duperont jusqu’à se persuader de croire à leurs propres mensonges.
Mais au fait, peut-on profondément changer sa nature comme on change de lunettes, de partenaire ou de pseudo sur internet ? Ou bien, nos traits de caractères sont-ils gravés à jamais dans le marbre ?
En théorie, pour peu que nous le voulions vraiment, nous pouvons tous changer.
En effet, la personnalité ne se décline pas dans un langage binaire (oui/non – blanc/noir). Tout ce qui la forge est affaire de curseur. Nous ne sommes pas, par exemple, totalement impulsifs ou lents dans l’action. Selon les situations, pour peu que nous soyons un brin intelligents, nous cherchons à adapter notre comportement. Certains diront, nous nous améliorons. Personnellement, je crois que « adapter » est le bon terme. Mais est-ce vraiment changer ?
Néanmoins, dans un sens ou dans l’autre, la personnalité se modifie tout au long de la vie. Nous devenons petit à petit ce bijou né d’un joyau brut que le temps a poli au fil des années. Pour la plupart, l’essentiel du travail s’effectuera jusqu’à l’âge de « raison » (ou âge adulte… C’est selon). Ensuite, le changement se poursuivra au gré des graves accidents de la vie. Ils nous marqueront de leurs empreintes et, peut-être, modifieront la perception de nos valeurs et du sens de notre vie… et de la vie.
Mais on ne peut changer contre sa volonté, et personne ne peut nous y contraindre. D’ailleurs, à moins de se prendre pour Dieu, être persuadé de pouvoir changer l’autre est une certitude aussi dangereuse pour cet autre, que pour soi-même. Les êtres humains ont en commun de posséder la liberté de penser, de choisir et d’agir… ou pas. Il ne faut pas l’oublier.
En fin de compte, si cette volonté venait à nous manquer, j’imagine qu’il nous reste à espérer qu’en apprenant de nos expériences et de celles d’autrui, et sans qu’il s’agisse à proprement parler de changement, on puisse a minima comprendre qui nous sommes réellement. Pour cela, je vous l’accorde, encore faudrait-il être en capacité, et avoir le sens de l’humilité…
Je ne résiste pas au plaisir de vous conter cette fable traditionnelle africaine (à moins qu’elle ne soit indienne et vieille de près de 2300 ans) :
Afin de traverser la rivière, un scorpion demande à une grenouille de le transporter sur son dos. Effrayée par son aiguillon venimeux, se disant que si le scorpion la pique celui-ci périra noyé, la grenouille finit par accepter.
Au beau milieu de la rivière, la grenouille ressent une terrible douleur. Bientôt agonisante et sans force, elle lui demanda :
– Mais pourquoi m’as-tu piquée ? Nous allons mourir tous les deux …
– Parce que c’est dans ma nature, répondit le scorpion.
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L’inspiration de Didier Regard
Accepter ce que l’on nait
Même si cela est une plaie
Béante, à refermer
Elle ne cesse de me former
Accepter au fil des années
Une vie, parfois désincarnée
Ces attitudes…
Qui manquent d’altitude
C’est pour mon étude
Mais cela renforce mon inquiétude
De ne pas être l’homme parfait
D’un songe qui se greffait
Dans ma plénitude
Et qui dans mon esprit, exsude
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xplorexpress
/ 24 mars 2016Un mot me vient toujours à l’esprit lorsque les gens parlent de changement dans nos attitudes, dans nos vies… et ce mot est évolution. Notre vie évolue, de même que nos pensées, nos attitudes, nos désirs, nos buts, etc… chaque expérience de vie nous propulse un brin plus vers qq chose de nouveau, vers une prise de conscience, vers une ouverture d’esprit (que cela soit conscient ou non). Sans cette évolution nous sommes stagnants. L’évolution est comme l’eau d’une source limpide, elle coure, s’agite, fait des vagues, chante, projette des gouttelettes, capte les rayons du soleil comme des millions de diamants… elle est cristalline et belle et fraîche… elle est la source de la vie… contrairement au marais putride et stagnant qui attire moustiques et autres bestioles nuisibles et où la vie est sombre et vaseuse.
Alors, en acceptant cette évolution, ce changement nous courons avec la vie, nous faisons partie du cours normal de la nature… nous devenons source porteuse de vie et de joies.
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pascalaunay
/ 3 avril 2016La source, la projection de gouttelettes, les millions de diamants, une eau cristalline et fraîche … des images qui « collent » tellement à la VIE ! Merci xplorexpress, merci.
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