Un Chemin


La semaine fût généreuse en activités, studieuse, riche en rencontres, pleine d’émotions, … bruyante aussi. Ce matin, enfin, je m’apprête à partir.
Au moment même où je claquerai la portière, je serai transporté dans cet îlot de prières et de silence que je n’aurai pourtant rejoint qu’après une petite heure de route.
Ma retraite a déjà débuté.
A chaque fois, le rituel est identique. La voiture monte sur l’autoroute et j’appuie sur le bouton de l’autoradio qui distille les chants grégoriens des moines du monastère. Les kilomètres défilent. Je reconnais le parcours dans ces moindres détails, tout comme l’enchaînement des prières et celui des morceaux joués sur l’orgue si familier.
Mes yeux fixent la route, et pourtant je visualise le chemin lourdement pavé, le dépouillement magnifique de l’église, la nef et l’autel, N.D de Ganagobie tenant l’Enfant Roi dans ses bras, la nef et l’autel au dessus duquel règne un Christ crucifié, les allées du cloître, le broc, la cuvette et le linge immaculé avec lesquels le père abbé me lavera les mains dès mon arrivée, le réfectoire, le pupitre du lecteur, les fruits innombrables portés par ce majestueux cerisier … Et puis, les visages de chacun des moines qui ont choisi de demeurer toute leur vie durant dans ces lieux.
Les dernières notes de musique retentissent ; je suis devant le portail réservé aux retraitants. Mon corps rejoint mon esprit. il est temps pour moi de m’installer dans la petite chambre que le père hôtelier m’a réservée.
Quelques vêtements, des livres et pour viatique trois tercets évocateurs d’un ami :

La voix et la voie

Simple Brouhaha        
Je n’entends plus que cela
Et ce n’est que moi 

Ça parle de quoi ?
Pour réconforter ma foi
Et bien au delà

Que fais-je de ça ?
Ce qui peut sonner le glas
D’où je ne suis pas

                                                               Didier Regard

C’est la Pentecôte, il est temps pour moi de vous quitter pour mieux vous retrouver le jour de la Sainte Trinité.

Découvrez toutes les illustrations poétiques de Didier Regard

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1 commentaire

  1. Un viatique sous la forme du « repos en Égypte » d’Albert Samain :

    « La nuit est bleue et chaude, et le calme infini…
    Roulé dans son manteau, le front sur une pierre,
    Joseph dort, le cœur pur, ayant fait sa prière ;
    Et l’âne à ses côtés est comme un humble ami.

    Entre les pieds du sphinx appuyée à demi,
    La vierge, pâle et douce, a fermé la paupière ;
    Et, dans l’ombre, une étrange et suave lumière
    Sort du petit Jésus dans ses bras endormi.

    Autour d’eux le désert s’ouvre mystérieux ;
    Et tout est si tranquille à cette heure, en ces lieux,
    Qu’on entendrait l’enfant respirer sous ses voiles.

    Nul souffle… La fumée immobile du feu
    Monte ainsi qu’un long fil se perdre dans l’air bleu…
    Et le sphinx éternel atteste les étoiles. « 

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