Habitudes et … Syllogomanie !


Durée : 2mn 01s

Au détour d’une conversation cette semaine avec un ami, une phrase m’a interpellé. Il m’a expliqué combien il se sentait mieux, plus léger, depuis qu’il avait pris la décision de se débarrasser des vêtements qui dormaient dans ses placards sans qu’il ne les mette jamais.
Trois jours plus tard, le même sujet me revenait aux oreilles. Et puis, à la fin de cette même semaine, j’ai dû faire une valise pour un voyage de huit jours. Et, ne voulant pas faire enregistrer un bagage dans la soute de l’avion, je n’ai pris qu’une petite valise aux normes réglementaires pour la garder en cabine. La tâche m’ayant apparu en première analyse si difficile, quasiment impossible, j’ai tout de suite opéré des choix radicaux. J’ai été frappé par la facilité et la rapidité avec laquelle je me suis soumis à cette discipline.
Surpris, j’ai à nouveau ouvert les portes de ma penderie et ouvert un à un les tiroirs, afin d’examiner plus avant leur contenu.
Mes placards ne sont pas très remplis, mais ils regorgent tout de même de nombreuses choses que je ne porte plus. Il n’est point ici question de mode. Je garde certains vêtements par sentimentalité et d’autres parce qu’ils n’ont qu’un seul mérite, leur présence. J’en suis même arrivé à me demander si je n’étais pas quelque peu fétichiste.
C’est curieux, je ne pensais pas être matérialiste, mais en fait, je le suis. Je ne suis pas attaché aux choses, et alors que j’ai toute l’apparence d’une personne dite « organisée », c’est tout le contraire. Il suffit d’ouvrir les tiroirs de mon bureau et de regarder attentivement les étagères pour s’en rendre compte. En fait, j’ai beaucoup de mal à ranger papiers et documents de toute sorte. J’empile et  j’entasse presque tout … Je collectionne. Je vais jusqu’à garder des cours, des classeurs et des livres dépassés, sur lesquels j’ai étudié à l’université … il y a maintenant 35 ans.
C’est donc décidé ! Vêtements, chaussures, documents, je ferai le vide à mon retour.

Et puis, l’esprit d’escalier aidant, j’ai soudain songé aux poids de mes habitudes.
Mes habitudes, mes automatismes … Des points de repères et d’ancrage, ou plutôt des outils de confort, pire encore … des boulets ?
J’imagine que c’est le cas pour tout le monde : les habitudes se forgent par la force de la répétition, l’apprentissage de la vie, les routines collectives … le poids du passé. Mais quelle qu’en soit la cause, qu’importe ! Au final elles deviennent un cocktail si reposant, qu’il nous anesthésie.
Parfois, c’est pour nous aider à gérer des moments de crise ou de stress intense. Elles nous servent d’aire de repos. Une pause de douceur dans un monde rapide, bruyant, et de plus en plus brutal.
Mais un danger nous guette : s’y sentir tellement bien, que l’on décide de s’y installer. C’est tellement confortable. Croyez-moi, j’en parle en connaisseur ! Nos habitudes s’installent dans une maison douillette, dont on ne sort qu’à de rares occasions. On y reçoit des amis, chez lesquels l’on est à notre tour invité. Bref, nous restons en territoire connu et réputé sans danger. Nous pensons alors tout y contrôler.
Mais voilà ! Si nous n’y prenons garde, nous y sommes très vite embourbés.
Oui ! Embourbés. En ne fonctionnant que par habitudes et réglés comme des automates, notre faculté de pensée vient à en être altérée.
Immanquablement, insidieusement, on perd le goût de l’aventure et du risque. Deux moteurs indispensables à la stimulation et à l’épanouissement de soi.
Et puis, ne plus prendre de risque, c’est aussi abandonner l’idée de faire des projets. Et même si, je vous l’accorde, il est tant important de vivre intensément dans le présent, nous ne pouvons vivre sans projets. En tout cas, personnellement, j’ai besoin d’en avoir. J’ai encore besoin de croire en l’avenir.
Et comme par hasard, pour faire des projets, il faut être curieux, arrêter de poser des limites raisonnées, se débarrasser de ses préjugés et desserrer le frein à mains pour découvrir de nouveaux horizons.
… Et pour se sentir plus léger et aller plus loin, … Il faut absolument vider ses placards !

*****

Syllogomanie
Est-ce que ce mot-là vous dit ?
Juste, démuni

Devant une notion
Qui confond mes conclusions
Ça met la pression

Il est de bon ton
De conserver la pulsion
Envers ses passions

Mais, là, vraiment, Non !
C’est cette belle acceptation
À faire la scission

Qui produit, « le bon »
Et qui permet l’évasion
Pour mon éclosion

Sortir de mon nid
Ne plus être asservi
Conserver, Ma Vie !

 Découvrez la suite de l’illustration poétique de Didier REGARD

*****

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***
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2 Commentaires

  1. Fabienne Allard Korolev

     /  15 mars 2015

    « Et pour se sentir plus léger et aller plus loin, … Il faut absolument vider ses placards » C’est essentiel et difficile.

    Fabienne A.

    Aimé par 1 personne

    Réponse
  2. La croissance est l’un des besoins les plus urgents.
    L’arbre perce la terre, la larve se transforme en papillon, l’enfant devient adolescent. On se doit de grandir et de répondre à ses besoins changeants si l’on veut se sentir pleinement vivant.
    Les gens les plus heureux sont ceux qui ont le courage de croître. et de prendre des risques pour vivre en fonction de leurs valeurs.

    Et même si…

    – Rire, c’est risquer d’être ridicule…
    – Pleurer, c’est risquer d’avoir l’air sentimental…
    – Tendre la main vers l’autre, c’est risquer de s’impliquer…
    – Montrer ses sentiments, c’est risquer de dévoiler son Moi authentique.
    – Exprimer ses sentiments, c’est risquer de révéler sa véritable nature…
    – Exposer ses rêves et ses idéaux, c’est risquer de les perdre…
    – Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour…
    – Vivre, c’est risquer la mort…
    – Espérer, c’est prendre le risque du désespoir..
    – Essayer, c’est risquer l’échec…

    …On doit risquer. Car le plus grand danger est de ne prendre aucun risque.
    La personne qui ne risque rien ne fait rien, n’a rien et n’est rien. Elle évite peut-être la souffrance et le chagrin, mais elle ne peut rien apprendre, rien ressentir, elle ne peut ni vivre, ni croître. Enchaînée dans ses certitudes, elle en est esclave et a perdu sa liberté.

    Seule la personne qui prend des risques est libre.

    Rudyard Kipling

    Aimé par 1 personne

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