Osons la polémique …
Lorsque l’on aborde le sujet, les fonctionnaires de l’Éducation Nationale pensent avant tout à la mutation des personnels.
Ben oui ! Quoi de plus naturel que de penser à ma demande de mutation dans cet établissement bien fréquenté et tout bien sous tout rapport, qui me permettrait de fuir celui où j’exerce au beau milieu de ce ghetto de banlieue ? … Ah, cette fichue lourdeur administrative, perdue entre demandes de réintégration, fins de détachement, obtentions de disponibilité, retours en activité, congés parentaux, congés de longue maladie, congés avec et sans solde, formations de longue durée, et …demandes de mutation !
Ne soyons pas injustes ! Régulièrement, le débat est aussi porté sur les réformes et réformettes à répétition qui achèvent d’exténuer les forces vives enseignantes, de pourrir notre système éducatif, et par conséquent, qui gâchent, génération après génération, un pourcentage de plus en plus élevé de notre jeunesse. Une jeunesse déjà en manque de repères avant même d’avoir pénétré les établissements scolaires.
C’est que, voyez-vous, il existe d’emblée une source d’incompréhension avec la cellule familiale. Eh oui ! Comme son nom l’indique (Éducation Nationale), ce serait bien à l’école qu’il revient d’éduquer les enfants ! Et force est de constater que l’école faillit. Nan, mais sans blague ! N’avez-vous pas remarqué que nos enfants sont de plus en plus mal élevés ?
La faute à qui ? Mais aux religions, bien sûr ! Depuis la séparation de l’Église et de l’État, et la création de l’école laïque, tout fout le camp ! Avant, on apprenait sur le fond et la forme ce que les institutions religieuses voulaient bien nous apprendre. Et attention, pas de mais, pas de si, pas de « fôte » et pas d’erreur, sinon … Sinon, et vlan, un coup de règle sur les doigts ! Tandis que, aujourd’hui, l’enseignement est aux mains d’apprentis sorciers scientifiques ou lobbyistes, plus soucieux de façonner un monde fonctionnant au mieux de leurs intérêts, que de préparer un avenir où l’Humanité s’élèverait.
Blague à part, pour peu que l’on puisse en rire, au-delà des châtiments corporels, des incompréhensions basiques, des intérêts corporatistes et des profits crapuleux, il faut bien reconnaître que nous sommes bien loin de la réflexion philosophique ou anthropologique qui devrait pourtant nous empêcher de dormir.
L’explosion du numérique, l’évolution du populisme, et les limites d’une planète exsangue, s’il n’y avait que ces trois éléments à retenir, devrait nous inciter à retourner prestement notre lorgnette, pour déterminer le viatique pour la vie dont nos enfants ont vraiment besoin. Je penche personnellement pour un socle leur permettant de communiquer, de développer leur bon sens et leur esprit critique, et d’avoir suffisamment confiance en eux pour être capable de formuler des projets en toute liberté. Pour le reste, puisque la connaissance et l’information sont disponibles à discrétion, il est urgent de leur apprendre à savoir où, et comment, les chercher en fonction de leurs centres d’intérêts, tout en sachant savoir dégager le bon vin de l’ivraie. Ah, j’oubliais ! Comprendre la société dans laquelle ils vivent, et connaître les différentes cultures (à commencer par celle dont ils sont issus), s’avèrent tout aussi judicieux.
Facile à exprimer, extrêmement difficile à mettre en œuvre, pour peu que l’on en ait vraiment la volonté. Car, dans une institution aussi verrouillée que l’est l’Éducation Nationale, et dans un environnement sociétal somme toute déliquescent, autant dire que la mission est diablement compliquée.
Néanmoins, restons optimistes ! Comme partout, il y a des bons et des mauvais. Peut-être faudrait-il commencer par favoriser les initiatives individuelles. On n’est loin d’avoir épuisé le génie humain.
Connaissez-vous ce sketch d’anthologie des « Inconnus » à propos des chasseurs ? Si oui, remplacez le mot chasseur par celui que vous voulez. Si non, cliquez vite sur le lien, et vous aurez tout compris !
En attendant la prochaine réforme, et après les ambulanciers et les pompiers, il faudrait ne pas tarder à équiper les professeurs de gilets pare-balles. Car après tout, voulons-nous véritablement développer les capacités intellectuelles, les capacités d’innovation et l’autonomie de notre jeunesse ? Telle est la question.
Allez, pour décrisper l’atmosphère, voici le sketch des « Inconnus«
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À l’initiative de ce billet d’humeur, le poème de Didier Regard
Devant mon encrier
Où mes plumes n’étaient pas lissées
Je redoutais la punition
Mon erreur était la faute
Comme une lame haute
Se brisant sur mes côtes
Cet univers m’a stoppé
Car je voulais être aimé
Pour ma singularité à étudier
Alors une question s’est posée
Pourquoi, accepter
Une dictature de suiveur né ?
Sous le joug du pouvoir exercé
Par des religieux prosternés
Devant l’autel de la sévérité
Leur dogme de la souffrance
M’empêchait de réfléchir avec bienveillance
Même dans les moments d’émergence
Avec les neurosciences
Nos cerveaux ont de l’importance
Pour apprendre dans nos circonstances
À être en confiance
Dans l’éducation tout est remis
Pour ne plus être un soumis
À une autorité flétrie
C’est plutôt devenir autonome
Libéré d’autochtones
Qui définissent des normes
Si je comprends comment j’apprends
Je suis libre de l’apprenti errant
Et je sais utiliser les vents
Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets
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