La première semaine de février est cruelle


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La première semaine de février est cruelle. Elle remue des souvenirs de jeunesse propices à la nostalgie.
Les années passent et j’ai beau avoir acquis une certaine expérience, je constate avec un rien de désespoir que le temps ne s’apprivoise pas.

Est-ce parce que nous sommes en hiver, cette saison de froidure aux jours si gris, mais surtout si courts ? Oh que non ! 84 ans aurait été un bel âge…, mais un anniversaire a chassé l’autre, et nous venons de fêter celui de notre petite dernière. 22 ans ! Si belle dans l’éclat de sa jeunesse, et déjà au seuil des portes grandes ouvertes d’une vie d’adulte, rejoignant ainsi son frère et sa soeur qui nagent dans le grand monde depuis plusieurs années.
On entend souvent dire que l’on se voit vieillir en regardant grandir les enfants des autres. Cette semaine, j’ai pu vérifier qu’en fêtant les anniversaires des siens, cela produit le même effet.

Comme c’est étrange ! Mon rythme de vie quotidien s’entête à ralentir tandis que Les minutes filent. Prisonnières de mon chronomètre biologique, elles n’en peuvent plus de tourner en rond. Insouciantes, elles se laissent entraîner par une trotteuse lancée au grand galop au sein d’un accélérateur de secondes.
Hier encore, je me déclarais prêt à l’idée d’être grand-père, mais aujourd’hui ce n’est pas la naissance de petits-enfants qui m’effraient, ce n’est pas non plus l’heure funeste où la pendule s’arrêtera, mais bel et bien les prochaines années à venir.
Elles se tiennent là, devant moi, droites, courbées ou allongées, mais elles m’attendent résolument comme un loup sûr de sa proie. Comme je voudrais être le petit chaperon rouge pour le dépecer vaillamment…
… Et puis, notre petite chienne ressentant peut-être mon vague à l’âme vient se coller à moi. Qu’à telle vraiment en tête sinon goûter chaque moment à sa juste valeur. Je me dis alors que j’aimerais faire la fête à la vie comme un chien fait la fête à son maître tous les matins ; délesté du passé et sans être préoccupé de l’avenir.
Oh, j’en ai lu des auteurs à ce sujet ! Le thème fait recette depuis des millénaires, et je sais bien qu’il n’appartient qu’à moi de vivre ainsi, en pleine conscience de l’instant présent.
Je m’y efforce constamment, et si je crois avoir fait quelques progrès en la matière, il me faut bien reconnaître que le cerveau, pour cela, est un redoutable adversaire.

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Et toujours, l’inspiration de Didier Regard

Dictature des aiguilles
Je rentre dans ma coquille
Comme au temps des billes

Combien de jours encore ?
À rester dans ce pauvre corps
À attendre le score

Pas de soleil dans l’hiver
Pas d’ombre ni de lumière
Je regarde, serein, le cadran solaire

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 … Et lisez tous ses poèmes

                

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4 Commentaires

  1. isabelledossa@me.com

     /  12 février 2017

    tres belle lettre , tres beau poème ! bisous >

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  2. Oui, l’hiver est triste, il apporte brouillard, vent et pluie, mais comme tout les ans, il finit par laisser place aux rayons de soleil, aux fleurs et aux bourgeons plein d’espoir.

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  3. « Plutôt que dire du cerveau « qu’il est un redoutable adversaire », ne peut-on pas proposer une autre vue de l’esprit pour se libérer du passé et être serein devant l’avenir en disant que le mental est notre plus bel ami dès lors qu’il est pris pour ce qu’il est, c’est à dire « un parfait conteur d’histoire » ?
    Imaginons maintenant que l’on projette ces histoires sur un écran virtuel, comme si nous étions au cinéma ou devant notre ordinateur ; cette prise de distance nous inviterait à ne pas nous confondre avec lui et certainement à rire de tous les scénaris qu’il est capable d’inventer ! »
    Laurence B.

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    • Merci Laurence, pour cette vue complémentaire.
      J’aime assez cette dualité que nous exprimons tous les deux : un cerveau semblable à Dr Jekyll et Mr Hyde !

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