Cette semaine était celle de mon anniversaire, et puisqu’un jour il faudra bien mourir, ce fut l’occasion de m’interroger une nouvelle fois sur le sens d’une vie, et en l’occurrence la mienne. Car enfin, après avoir suffisamment vécu, mourir n’est pas si terrible en soi. Cela arrive d’ailleurs à des gens très bien. Mais mourir en sachant que l’on a vécu pour rien, cela doit être vraiment abominable.
Certains rangent leurs affaires et classent leurs papiers parce qu’ils ne supporteraient pas d’être pris au dépourvu par une mort qui ferait apparaître leur négligence, comme d’autres mettent un slip propre tous les matins dans la seule préoccupation de ne pas laisser un répugnant souvenir, ou ternir une réputation.
Pour ma part, ce n’est pas tant d’avoir la certitude d’avoir contribué à la construction d’un monde meilleur, même si l’idée me plairait assez ; je vis plutôt dans l’angoisse de partir sans avoir compris ce qui était important, ou d’être passé à côté de l’essentiel. Ai-je au moins été digne de mon héritage ? Ai-je convenablement tenu ma place ?
J’en frémis en pensant au gâchis que cela représenterait de ne pas avoir réussi à jouer le rôle qui m’était assigné !
Cependant, pour être en mesure de juger ce qui est important de ce qui ne l’est pas ou de bien jouer son rôle, encore faut-il en avoir la capacité. Or, plus j’avance, plus je me rends compte que je ne sais presque rien de ce qu’il y a à savoir, et que, pour couronner le tout, plus je m’aperçois qu’il existe une foule de choses que je ne sais pas faire. L’âge aidant, mes certitudes et mes aptitudes s’envolent allègrement avec les années …
Lorsque l’on est croyant, on peut toujours éluder la question en se disant que tout homme est sur terre pour accomplir le formidable dessein de Dieu. Ouf, je le suis ! … Mais tout de même, cette réponse ne sent elle pas la fuite ?
Alors, afin d’être une bonne fois pour toute en paix avec cette question existentielle, LA question existentielle, cette semaine, vous disais-je, j’ai tenté de réfléchir au sens de la vie et comment je pourrais y contribuer, moi, le petit être insignifiant noyé au sein de l’univers.
Et le résultat de mes cogitations est cruel : quelles que soient les actions que je vais avoir réalisées, il faut bien se l’avouer, j’aurai peut-être compté dans la vie de mon entourage intime et des personnes que j’ai côtoyées, mais tôt ou tard, je serai oublié d’ici deux, voire trois générations. Et oui !
Mais à bien y réfléchir, ne fais-je pas fausse route ? Car si l’on ne compte plus le nombre de personnages célèbres ayant laissé derrière eux une invention, un tableau, une oeuvre littéraire, ou un bâtiment visité par des millions de personnes, et s’il en est de même pour ceux qui ont perpétré les pires génocides, il ne s’agit cependant que d’un rôle joué dans une histoire courte. Mais quel enseignement peut-on réellement tirer de leur existence ? Ils ont bel et bien laissé une trace par leurs actes, mais aucun indice sur le sens véritable de la vie !
J’ai eu beau chercher encore et encore, je n’ai pas trouvé le sens de la vie.
Évidemment, je pourrais me consoler en pensant que je fais partie d’un destin collectif qui me dépasse et qui survivra après moi (la version laïque du grand dessein de Dieu), ou que mon rôle aura été modeste ou insignifiant mais aura eu le mérite d’exister. Je pourrais encore esquiver en déclarant que la question du sens de la vie n’a pas de vraie réponse, … mais au final, j’ai choisi une toute autre voie. Elle se résume en une simple phrase que je ne crois pas avoir lue quelque part, et dont j’assume bien volontiers l’entière paternité : Qu’importe son sens pourvu que ma vie fut intense !
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L’inspiration de Didier Regard
Mais pourquoi t’es là ?
Pas, dans le « Tu sers à quoi ? »
Le servir est asservir
Comme un parfum qui vire
Tu n’es pas un outil
Puisque tu es la vie
Tu n’es pas un objet
L’essence est le sujet
L’interrogation t’appartient
C’est pour cela qu’elle vient
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