Faut-il légaliser le Cannabis ?


C’est l’histoire d’un réveil difficile, un de ces lendemains de fêtes où on s’est laissé un peu aller.
La nuit de sommeil n’a pas été suffisante pour gommer les effets indésirables, et même les anticernes dont on nous vante les capacités miraculeuses dans les publicités manquent d’efficacité pour nous faire retrouver une toute première jeunesse. Bizarre, non ?
Heureusement, notre cerveau refait peu à peu surface, mais immanquablement c’est la même question : « où suis-je ? ». Premier réflexe : vérifier que je suis dans le bon lit et que je connais la personne allongée à mes côtés… Ouf, tout va bien ! Ensuite, c’est l’incompréhension : « mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire hier soir ? ». Se concentrer, et… ah oui, surtout réfléchir… La soirée était plutôt sympathique, presque sobre. Comme d’habitude nous avons refait le monde entre amis. Comme d’habitude le ton est monté, et puis… Ah oui ! Nous étions assis en cercle, genre « yogas inspirés », et Jean-Pierre a préparé une sorte de calumet de la paix que nous avons fumé à tour de rôle.

Passes-moi not'pétard !

Passes-moi not’pétard !

Waouh !!! … et puis…, c’est le trou noir…, suivi d’un matin embrumé.
Une histoire banale ; si banale et familière pour certains, qu’il n’y a plus ni trou noir, ni éléphants roses, ni flottements, ni matin embrumé.

Mais, permettez-moi de vous raconter mon dernier réveil :
Londres 07h30
J’émerge gentiment…
J’en suis certain, vous le connaissez l’instant délicieux où l’on retarde au maximum le moment d’ouvrir les yeux et de faire le premier geste ; cet instant précis, où nous n’avons pas encore conscience de ce que va nous réserver la journée. Un pur bonheur que nous aimerions prolonger encore un peu, puis un peu encore. Oh oui, juste un peu…

Le lit est moelleux et il fait bien chaud sous la couette. J’entends la pluie frapper les carreaux et le vent qui tente de s’immiscer dans la chambre à en faire frémir le store qui a déjà fort à faire, dans sa lutte contre la lumière.
J’entends aussi le bruit répétitif de quelqu’un qui essaie avec obstination d’allumer l’un des brûleurs de la cuisinière, afin que l’eau de mon thé soit à température.
Je salue la belle application avec laquelle il tente de faire jaillir la flamme de l’allume-gaz, tout en savourant par avance la délicieuse première gorgée chaude de « Earl Grey » que je vais pouvoir avaler.
Je me remémore la présence dans la chambre que j’occupe d’un briquet rouge, qui avait attiré mon attention la veille au soir ; une tâche de couleur incongrue, interrompant la blancheur immaculée du rebord de la fenêtre.
Bientôt, je deviens admiratif devant la constance des tentatives réitérées dans la pièce d’à côté, mais qui semblent rester hélas peu couronnées de succès.
Curieusement, cela ne me dérange pas. En d’autres temps, j’eus certainement été très vite énervé. Mais non, j’ai plutôt de la compassion envers l’infortune de l’âme dévouée…
Tout de même, un brin de culpabilité finit par me titiller.
Allez, je ne peux rester plus longtemps insensible à la détresse qui ne doit pas manquer de submerger la personne attentive à mon doux confort ! Et de toute façon, une raison impérieuse me somme à présent de me lever.
Le matelas à même le sol ne fait aucun effort pour me faciliter la tâche, mais je finis par vaincre son inertie. Ma première victoire de la journée : je parviens à me tenir debout !
Le store est en train de perdre sa bataille, et le jour filtre dans la pièce. Je n’ai aucune peine à mettre la main sur le briquet. Lui aussi a dormi comme une masse, au point de n’avoir pas bougé de la nuit.
Je sors de la chambre et tout juste quatre pas suffisent pour me trouver face à la cuisinière.
Dans l’intervalle, ma conscience a fait des progrès : je sais enfin avec précision où je me trouve. J’esquisse un geste pour tendre à Marie le précieux jetable.
… Mais quelque chose cloche. Le coin cuisine de la pièce est vide et pourtant, les tentatives d’allumage subsistent. Je réalise un demi-tour mal assuré, et baisse simultanément les yeux.
Enfin, je saisis l’objet de ma méprise : c’est Henry James qui crépite sous les doigts de ma fille !

Vous n’avez pas compris ? Suis-je distrait, j’ai oublié de faire les présentations ! Henry James est le nom donné par ma petite dernière à sa colocataire, une machine à écrire de 1910 chinée chez un brocanteur.

Henry James

Henry James

Alors vous voyez bien, inutile de légaliser le cannabis !
Dans la famille Launay, nous n’avons vraiment besoin de rien pour planer, se raconter des histoires, et connaître des réveils difficiles.

***

Mon billet d’humeur : c’est un clin d’oeil, une brève de comptoir, une réflexion captée dans l’instant. Vous avez aimé ? Alors partagez-le, et incitez vos amis à s’inscrire sur https://launayblog.com/, et ne ratez pas celui de la semaine prochaine !

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