Paris, comme je l’aime…


Un dîner, une nuit à Paris, et il faut déjà repartir. Il y aurait eu tant de choses à faire, tant d’amis à voir. Mais le temps me manque. Pas même le temps d’un petit déjeuner, le train n’attendra pas.

Comme si la capitale voulait me retenir, ce matin, le ciel est haut et la lumière est belle. Les parisiens se rendent à leur travail, en taxi et en uber, en scooter, à pied, à vélo, en trottinette, et autres gyro-skate. Les livreurs sont à pied d’œuvre. Le ballet de la rue est encore agréable à observer.

En revanche les piétons non aguerris, dont je suis, doivent faire bien attention. Trottoir ou pas, il faut soigner sa trajectoire ! Éviter les crottes, mais surtout les piétons. Il y a ceux qui prennent leur petit déjeuner, celles qui se maquillent, ceux qui parlent à voix haute, tout concentrés qu’ils sont sur la conversation téléphonique de leur vie, et ceux qui marchent les yeux rivés à leur Smartphone. Le trottoir leur appartient au point de trouver incongru qu’un autre puisse se trouver sur leur chemin. Heureusement, au moment où des pensées négatives allaient s’emparer de moi, je passe devant une petite boulangerie de quartier qui distille des effluves authentiques de croissants et de brioches. Mmmm…

Bien que j’aie été moi-même longtemps francilien, j’ai bien vite oublié pourquoi les parisiens marchaient si vite… Réfléchissons bien … C’est bien ça, le temps ! Voilà ce qui leur manque aux parisiens. C’est le temps. Car non, non, non ! Je ne veux pas croire que, en adoptant cette allure de gens pressés, ils cherchent simplement à se donner cet ascendant que ressentent parfois les provinciaux et les touristes.

Le bus est étonnement vide. Assis, près de la fenêtre, je peux profiter du spectacle que m’offre la ligne 29.
Le trafic est fluide et nous traversons le Marais sans accroc. Aux commerces traditionnels de bouche, aux décorations « Belle époque », succèdent des boutiques de créateurs. Je garde les yeux grands ouverts pour n’en perdre pas une miette. Le quartier Rambuteau, la rue du Pas de la Mule, la Place des Vosges, le Boulevard Beaumarchais, la Place Bastille, et enfin, au bout de la rue de Lyon, la gare. Quelques clients sont installés dans les brasseries. Les serveurs aux longs tabliers blancs sont souriants.
Les images qui viennent de s’imprimer dans mon cerveau sont bien loin de celles diffusées depuis un mois dans tous les médias. Je viens d’y passer quelques heures, et je m’apprête à quitter Paris en regrettant de ne pouvoir y séjourner plus longtemps.

Un dernier regard en arrière, et je plonge dans le hall de la gare. Il n’est pas encore noir de monde. Tous les trains sont à l’heure, même le mien. Ah, la belle journée qui s’annonce… Et puis soudain, j’éprouve des difficultés à fendre une foule compacte qui se précipite vers moi en un flux autoritaire. Un train vient sans doute d’arriver. C’est certain, les passagers ont dû être touchés par un coup de baguette magique au moment de poser le premier pied sur le quai. Désormais, ils sont parisiens !

*****

Une autre vision de Paris, avec le poème de Didier Regard :

Je me voulais
Capitale du Monde
En majuscule de caractère

Je me retrouvai
Dans l’immonde
Tout mon contraire

Des avenues de haine
Qui veulent du sang
Accompagnent ma Seine

Mon Arc est une défonce
Un trip qui tourne mal
Dans un buisson de ronces

J’ai mal docteur
J’ai mal à mes quartiers
Prête à me suicider

À me jeter de ma Tour
Pour ne plus voir
La crue de mes artères

Mon rêve de Lumière
S’éteint dans cet hiver
Jonché de corps à terre

Je ne suis plus qu’une ville
Parmi tant d’autres
Une arène de Lutèce

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1 commentaire

  1. Bravo Pascal. Ton article est très touchant, as usual, et la fin est superbe ! Amitiés.

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