Guerre et paix : Le poids des mots et de la sémantique


S’il est un combat qui mérite d’être mené, c’est bien celui pour la paix. Car il semble que, par les temps qui courent, l’homme soit de plus en plus belliqueux, de telle sorte que notre monde est de plus en plus incertain. Est-ce notre attention qui est délibérément portée sur les faits et risques de conflits, ou est-ce une réalité ?
Force est de constater que des risques géopolitiques accrus menacent la planète, que des escalades de tensions se multiplient aux frontières, que certains dirigeants sont imprévisibles, que des changements climatiques provoquent des flux migratoires nouveaux qui s’ajoutent à ceux liés à des causes économiques et conflictuelles, que le terrorisme a  progressé jusqu’à nos portes comme une infection gangrène les corps… Nous sommes assis sur un baril de poudre que des apprentis incendiaires croient pouvoir maîtriser tout en jouant avec des allumettes.

De surcroît, comme si tout cela ne suffisait pas, n’avez-vous pas remarqué à quel point le langage guerrier a envahi notre vocabulaire et colonisé nos expressions au quotidien ?
Que ce soit au plan social, dans nos entreprises, dans nos foyers, dans la pratique d’un sport, dans le domaine de la santé, à bien y prêter attention, aujourd’hui tout est affaire de guerre ou de lutte : on s’oppose, on polémique, on mène des luttes, on cherche à faire plier toutes sortes d’ennemis, on manifeste, on recherche le conflit, on forme des plans de bataille, on déclenche les hostilités, on exclut, on combat, on prophétise des émeutes, on se bagarre, on part en croisade, on tente des barouds d’honneur ou d’ailleurs, … Les mots utilisés sont terribles. Ils ne cessent de s’imprimer dans nos cerveaux.

Mais n’existerait-il pas une voie du milieu ? Des voix qui parlent le langage de la paix ?
Les mots qui expriment ce langage ne manquent vraiment pas : conciliation, entente, négociation et réconciliation, apaisement, sérénité, respect, concorde, harmonie, pacte, sagesse, … Seraient-ils devenus ringards ou des gros mots ?
Peut-être me prenez-vous pour un doux rêveur, un naïf ? Détrompez-vous ! Notre cerveau, cette formidable chambre d’enregistrement, saisit toutes les nuances de notre langage et nos neurotransmetteurs agissent en conséquence. Ainsi,  le choix des mots, aux heures légères comme aux plus sombres, pèse durablement sur les relations humaines et sont plus souvent lourds de conséquences que l’on ne pense.

Un homme cette semaine me l’a rappelé au détour d’une interview. Un homme ayant occupé de hautes fonctions politiques et que l’on a souvent raillé pour ses « raffarinades ». Ayant abandonné la politique, il vient de créer l’ONG « Leaders pour la paix » avec, à ses côtés, 25 personnalités aux compétences reconnues, formant ainsi un réseau international hallucinant. Ensemble, ils ont décidé de s’engager pour tenter de peser sur les relations diplomatiques internationales, et  permettre de relancer les dialogues entre états. Leur seule préoccupation, la paix dans le monde ! Vous m’objecterez qu’il ne s’agit pas de la première fois qu’une telle entreprise voit le jour. Vous pourrez aussi objecter que l’on assiste là à un recyclage classique d’un homme politique en perte de vitesse. Peut-être… Mais peut-être pas. En tout cas, vous reconnaîtrez certainement que tout engagement allant dans ce sens est bon à prendre.
De toutes ses déclarations certaines ont plus particulièrement attiré mon attention. Je vous en livre deux qui entrent en résonance avec ce billet d’humeur …
• Il s’insurge contre la normalisation du lexique guerrier.  » On fait la guerre contre tout…, le chômage, le climat, la pollution, la corruption et même la violence ! La banalisation du mot brouille la mesure de sa réalité, sa tragique réalité « , regrette-t-il appelant au primat de la  » raison  » sur  » l’émotion  » dans le traitement des conflits internationaux.
• « Aujourd’hui, on voit que la guerre est une hypothèse qui reste sur la table. On ne peut pas vivre dans un monde qui serait indifférent à cette perspective… Mais pour qu’il y ait une mobilisation des États pour la paix, il faut qu’il y ait une mobilisation des opinions publiques. »

Alors voilà, cette semaine, aussi modeste et confidentielle soit-elle, j’ai souhaité afficher ma toute symbolique mobilisation. C’est sans doute le fruit de mon âme de colibri : je fais ma part !

*****

Cette semaine, Didier Regard nous transporte …

Frère des guerriers de l’azur
Sous les basses pluies qui marchent sur terre
Mon pas s’assure

L’écume à mes lèvres
Je marche vers vous
Avec des rimes d’orfèvre

Muet devant le procès
Que me fera le bien disant
Qui ne voit pas le soleil se lever

Bushido du Samouraï
Mais ……
Sur le Chemin de la poésie

Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets

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