Moi aussi, Mr K. Mbappé, j’ai mal à ma France 3/4

Avertissement aux lecteurs : En écrivant 4 billets d’humeur sur ces sujets, je suis conscient que je risque de choquer plus d’une personne qui me lit fidèlement ou à l’occasion. Mais j’en ai trop gros sur le coeur pour continuer de me taire à propos du glissement de la démocratie à la française. Sachez tout de même que je suis sincère, que je ne fais partie d’aucun parti politique, et que je ne crois pas que l’extrémisme soit la solution à tous nos maux.

Si des membres bien-pensants de l’éducation Nationale ont été prompts l’année dernière à exiger le retrait d’une croix ou d’une médaille religieuse à l’entrée des écoles ou dans les cours de récréation, ces farouches défenseurs de la laïcité se sont tus devant la survenance de prières musulmanes, qui ont parfois lieu en plein cours. Pourtant les chiffres du Ministère sont hallucinants : 10% des instituteurs et 23% des professeurs de collèges ou de lycées y ont déjà été confrontés. 

Pour faire croire que le Ministère de l’Éducation Nationale est conscient des problèmes rencontrés, il agite pour cette rentrée scolaire un nouveau chiffon rouge : les abayas et les qamis. Ce vêtement ample couvrant l’ensemble du corps n’est porté que par un peu plus d’une centaine de jeunes au collège ou au lycée. Est-ce vraiment par le petit bout de la lorgnette que l’on réglera le non-respect généralisé de la laïcité par certaines communautés ?

Cela fait bien longtemps que la police, les pompiers, et même les intervenants médicaux ne peuvent plus pénétrer dans certaines des cités de la périphérie de nos grandes et moyennes villes. Mais le consensus est consommé. Il ne faut pas en parler. Alors, personne n’en parle plus. 

Dans les hôpitaux, les urgences sont bondés. Il y a ceux qui trouvent cela plus pratique, ceux qui savent qu’ils seront soignés sans avoir le moindre sous à débourser, et ceux qui vivent dans des déserts médicaux. Dans l’angoisse d’être agressé verbalement et physiquement, le personnel médical, vacille entre hystérie et épuisement, et comme dans toutes les structures médicales, publiques ou libérales, il doit se plier aux règles communautaires ou religieuses pour ausculter les femmes, mais de cela aussi il ne faut plus parler. 

Game over ! Il ne faut pas en parler. La bataille de la laïcité serait-elle déjà considérée comme perdue pour l’État français ? D’ailleurs, il est parfois légitime de se demander si elle été seulement livrée ?

Alors, moi aussi Monsieur Kylian Mbappé, j’ai mal à ma France. Mais au fait, de quelle France parlons-nous ?