On vous ment !
Cela fait longtemps que ceux qui nous gouvernent, comme ceux qui nous représentent se doutent que l’on s’en rend compte, mais c’est plus fort qu’eux, ils nous mentent tout de même.
La guerre en Ukraine nous est opposée comme la cause de tous nos maux. L’augmentation des carburants, la reprise de l’inflation, les pénuries (ou ruptures d’approvisionnement) alimentaires et sur les matières premières, …
Prenons un exemple parmi tant d’autres, mais qui frappe tous les esprits puisqu’il s’agit de la toute première pénurie visible sur les rayons des supermarchés : la moutarde de Dijon.
Et bien non ! La responsabilité de cette pénurie est avant tout une affaire d’argent liée au bras de fer des centrales d’achats sommées par leurs dirigeants de maintenir, voire d’augmenter, leurs marges malgré la guerre. À Dijon et dans la région dijonnaise, point de rupture. Seulement leur produits proviennent du terroir, donc ils sont un peu plus chers que ceux habituellement « sourcés » par des distributeurs habitués à disposer d’un produit ayant l’appellation « Moutarde de Dijon » pour lequel seul le conditionnement se fait dans la région. Pour le produit en lui-même, les ingrédients et la fabrication viennent d’ailleurs, et pour certains d’Ukraine ou d’autres pays de l’Est.
Alors évidemment, on se doute que cela prend un peu de temps pour réorganiser sa filière d’approvisionnement. Sans compter que d’ installer une bonne pénurie crée un manque et augmente le désir chez les consommateurs. Et, colza sur le gâteau, lorsque cette attente est enfin récompensée, personne ne trouve anormale l’augmentation des prix. Et hop ! Une marge encore un peu plus importante pour les distributeurs.
Au passage, une remarque sur le « made in … », en Europe. Il est fort courant pour les sauces tomates ou assaisonnements à la tomate de marques bien connues, fières d’arborer sur leurs étiquettes la mention, « fabriqué en provence », que seul le conditionnement ait lieu en Provence. Quant à elles, les tomates (pelées, en jus, ou cuisinées) nous arrivent tout droit importées de Chine.
Mais pour en revenir aux ruptures, si nous évoquions celle des médicaments. Il ne s’agit pas ici des traitements pointus. Non, non, non ! Vous le savez bien. Il s’agit du Doliprane pour enfant et pour adulte, de l ‘amoxicilline, le plus basique des antibiotiques, ou encore de médicaments employés couramment en neurologie et pour les maladies cardio-vasculaires.
Eh bien là encore, on vous ment !
Les grands manitous nous expliquent, statistiques à l’appui, que les usines manquent de capacités de production. il parait qu’il faut faire face à une augmentation inédite de la consommation de médicaments. La faute à qui ? Aux médecins qui en prescrivent trop, aux populations qui en sur-consomment, et à l’expansion de la population mondiale.
Que nenni ! Sur ce dernier point, il est communément admis que l’explosion de la natalité concerne principalement les pays, dits pudiquement, en voie de développement. Demandez voir à ces populations « concernées » s’ils ont plus accès aux soins que par le passé ! Perso, j’en doute.
Devant cette question qui interrogent, et qui fait vendre du papier ou augmenter les taux d’écoute, certains médias tentent d’autres explications. Malheureusement, elles sont souvent alambiquées ou carrément téléguidées.
La vérité est toute simple. Là encore, c’est une histoire de gros sous.
Cela n’avait échappé à personne, depuis leur mise sur le marché, l’État, quelle que soit sa couleur politique, a fait pression pour imposer les génériques. Louable intention, calcul d’énarques, ou directive européenne ? .Force est de constater que le secteur n’est pas si « libre de fixer ses prix »libéré ». Entre autres encadrements, les prix des médicaments génériques sont particulièrement surveillés. Ils sont issus d’un fin dosage, fortement influencé par le montant que la Sécurité Sociale, (autant dire l’État), est prête à accepter de rembourser. Malgré cela, merci pour eux, les laboratoires pharmaceutiques n’ont jamais autant engrangé de profits que ces quatre dernières années. Aussi le gouvernement, pour qui la note du COVID a été salée, aimerait bien un retour à l’envoyeur. Le bras de fer s’annonce musclé contre les labos, mais les fins stratèges politiques sont confiants. Seulement voilà, la parade ne s’est pas faite attendre. Les labos ont réorienté leurs commandes françaises vers les pays qui les rémunéraient mieux. C’est ainsi que pour sauver les apparences, et le temps de trouver un bon compromis, on parle de pénuries liées à la demande croissante de l’étranger. Vous comprenez bien qu’aucun des deux camps, celui des bons comme celui des méchants, n’a intérêt à laisser fuiter la réalité d’une négociation aux allures de chantage respectif.
Je n’ai pris que ces deux exemples, la moutarde et les médicaments, mais je suis certain que vous en avez à revendre. Je ne crois pas me tromper, vous avez certainement tous en tête la réforme des retraites. Un sujet où le mensonge est érigé en religion des deux côtés du rubicon. Le summum du mensonge, de la manipulation, et de la désinformation d’État autant des Syndicats. Chaque camp fourbit de pauvres arguments sur des chiffres « arrangés », et alors qu’il y aurait tant de points cruciaux à discuter pour trouver un bon accord, tous les acteurs sont accrochés, ou vent debout, en termes simples, pour ou contre l’allongement de deux ans de la date légale de départ à la retraite. Tant est si bien que les aspects clés ne sont pas réellement approfondis, ou alors, à la marge. Résultat, il n’y a pas 3 français sur 65 pour connaitre une réforme qui en appellera encore 4 à 5 d’ici que mes petits-enfants entrent dans la vie professionnelle. Une vie dont, par définition, nous ne savons rien aujourd’hui.
Soyez-en certains, on vous ment !
Démocratie ou pas, vous m’objecterez que la pratique du mensonge des élites au peuple est une constante depuis la nuit des temps. Ce n’est pas faux. Déjà Moïse ne promettait-il pas à son peuple de les guider jusque dans un pays où coulent le lait et le miel ?
Le gros souci d’aujourd’hui est que je connais peu de pays démocrates dans lesquelles le peuple n’est pas à peu près éduqués, ouverts sur le monde et friands des réseaux sociaux. Même les régimes autoritaires ont du mal à mettre leur pays sous cloche, c’est dire … Cela fait beaucoup de monde en capacité de découvrir la vérité, ou de penser pouvoir trouver la « vérité vraie », sur internet. Un outil où l’on peut toujours trouver une autre vérité. En tout cas, celle qui conviendra le mieux à chacun.
Personnellement, je me demande quel est l’avenir d’une société bâtit ainsi sur le mensonge ? Et pour le coup, chère démocratie, n’est-ce pas une raison de plus pour croire en ton effondrement ?
Pouvoirs publics, oligarques et représentants sociaux, vous tous qui portez des responsabilités au sein de la cité, j’aimerais tant que vous compreniez un jour que le mensonge ne paie plus, et que la désinformation n’a ni camp, ni frontière, ni limite. Elle produit des cascades incontrôlables et n’obéit qu’à une seule loi, celle de l’arroseur arrosé, si chère à Louis Lumière. S’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est bien de celle-ci.
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