Mais pourquoi, diantre, ai-je décidé d’écrire des billets d’humeur ?
Chaque semaine, je m’astreins à cet exercice d’écriture qui me prend entre 5 et 8 heures (et oui ! Je suis à la fois un perfectionniste et un besogneux …).
Parfois, il m’arrive de vouloir laisser tomber. Et puis la fin de semaine survient, et je ponds mon billet. Lorsque je les relis, j’en trouve des bons et des moins bons. J’en trouve aussi des très mauvais… À vrai dire, j’en suis fier.
Mais au juste, fier de quoi ? De la démarche, des idées que je partage, ou simplement de tenir la cadence ?
Est-ce une sorte de volonté narcissique qui me donnerait l’impression d’exister ? Un quelconque exutoire ? Un besoin d’exprimer avec impudeur des pensées refoulées ? La tentation de passer des messages politiquement incorrects ? Même pas… Ou alors tout à la fois.
Tenez ! Je me souviens d’un billet qui avait été mal interprété par une lectrice ; je m’étais alors excusé plutôt que d’argumenter, comme si j’avais été plus préoccupé de garder mon faible lectorat que d’afficher une conviction qui s’appuyait pourtant sur des faits que la grande majorité ne veut surtout pas voir… Quelle ironie ! Un billet d’humeur sans courage et sans véritable engagement, et à l’arrivée, un renoncement qui fut sans succès. Un épisode, qui me ramène à cette question lancinante : à quoi ça sert ?
J’ai beau me torturer l’esprit, je n’en sais vraiment rien.
Et puis, malgré une belle collaboration avec mon compère, Didier Regard, je n’imaginais pas combien l’exercice était aussi solitaire.
On me dit que certains lecteurs ne ratent aucun de mes posts, mais à part les rares aficionados qui osent écrire un commentaire, et les 2 ou 3 personnes qui cliquent de temps en temps pour donner leur avis, les retours sont bien minces. Oh, certains pourraient objecter : tout de même, près de 25.000 pages du blog ont été ouvertes depuis sa création ! La belle affaire, puisque la statistique court sur pratiquement 3 ans. Au total, c’est bien peu.
Est-ce que j’en souffre ? Pas vraiment. Mais prétendre que cela ne me touche pas serait mentir.
Alors on m’explique qu’il faudrait que je me lance dans des actions de SEO – SEA (outils marketingsdu web), bref, que je me comporte comme un camelot sur un marché en criant à tue tête aux grandes oreilles de Facebook, LinkedIn, Google+ et consorts : « il est beau, il est frais, il a l’oeil qui frise, mon billet d’humeur ! »
Pour être sincère, la démarche me gonfle, et c’est un véritable métier.
À l’usage, ces billets sont devenus semblables à autant de bouteilles que je jetterais à la mer. Serais-je donc un naufragé sur une île déserte perdue dans l’immensité de l’océan ? Faudrait-il donc que je me résigne à végéter dans les limbes des réseaux sociaux ou devrais-je savoir terminer cette aventure et chercher d’autres territoires d’expression ? Ou plus radicalement encore, faudrait-il que je me taise ?
Telle est le dilemme !… Vous auriez une piste pour orienter ma réflexion ?

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