Sidi Bou Saïd

Tunis : la deuxième des 10 escales du voyage que je vous propose en Méditerranée. Un voyage qui nous conduira à Athènes.

Vous vous en doutez certainement, la ville moderne de Tunis n’est pas d’un formidable intérêt.

Grimpez plutôt sur les falaises qui surplombent la baie de Tunis, et après avoir fait quelques pas au sein du village de Sidi Bou Saïd, aux maisons peintes en blanc vif et bleu, sirotez donc un café mauresque et son petit verre d’eau, sur une terrasse ou sur un petit muret érigé au bord du vide. Les jours sans brume au ciel dégagé, la vue est époustouflante.

Et ensuite, s’il vous prenait l’idée d’effectuer les 10 Km qui mène au port de « La Goulette« , son côté pittoresque retiendra peut-être votre attention quelques minutes, mais à part le fait d’apprendre qu’il a subi dans le passé de nombreuses attaques, (dont la plus mémorable en 1534 perpétrée par Barberousse), et que Charles Quint, qui s’en empara par la suite, fit bâtir à l’entrée de la ville une forteresse hispano-turque, vous aurez très rapidement envie de filer vers l’ancienne Carthage.

Carthage

Que vous ayez, ou non, déjà visiter le site historique de Carthage, (âgé de plus de 3000 ans), et admirer les ruines des bâtiments puniques et romains, (dont l’amphithéâtre), à moins d’être un archéologue passionné, ces ruines ne devraient pas vous captiver très longuement. Pour ma part, j’en ai de loin préféré l’image que ma mémoire scolaire se représentait des lieux.

Alors, quel est le lieu à ne pas manquer de visiter ? Sans aucune hésitation, le site archéologique d’Uthina (Oudna) !

Oudna – Uthina

Situé à une trentaine de km de la capitale tunisienne, le site archéologique de Oudna, (anciennement appelé Uthina, une colonie de vétérans de la Legio XIII Gemina, sous le règne de l’empereur Auguste).

Le site n’est ouvert au public que depuis 1999. Ancienne cité romaine, elle a été édifiée en hauteur et sur plusieurs dizaines d’hectares. Elle domine une plaine agricole fertile.

Le site contient deux monuments principaux, le Capitole et l’Amphithéâtre. Mais vous découvrirez aussi des citernes, des thermes, un aqueduc, et des villas prestigieuses pavées de mosaïques. Après avoir débuté au 19è siècle, les fouilles ont été rapidement abandonnées, pour reprendre en 1993. Autant penser qu’un potentiel énorme de nouvelles découvertes existe encore .

Le capitole était composé à l’origine, de trois temples dont le temple central était dédié à Jupiter, et deux temples latéraux de taille inférieure dédiés à Junon et Minerve. Les trois temples n’existent plus et seules les colonnes de la façade du temple central sont conservées. 

Par ses proportions, le capitole de Oudna est considéré comme l’un des plus grands temples de l’Afrique romaine.

L’amphithéâtre de forme elliptique contient une arène centrale de 58 mètres sur 35 desservie par une galerie souterraine alignée sur son grand axe. Les gradins, dont la partie inférieure a été creusée dans le sol et adossée à la colline avoisinante, pouvaient accueillir jusqu’à 15 000 spectateurs. Ceci le classe au troisième rang après ceux d’El Jem et de Carthage. Pour l’anecdote, Uthina a été le lieu de plusieurs tournages cinématographiques de scènes de combats de gladiateurs.

Les grands thermes publics, datés de l’époque de l’empereur Trajan, s’étendent sur une superficie d’environ 6 500 m2. Seule la partie inférieure est conservée et correspond aux citernes et aux salles de service.

Le réseau d’approvisionnement en eau alimentant les thermes et les demeures est composé d’un aqueduc s’étendant sur deux branches de plusieurs kilomètres. Il collectait les eaux des sources environnantes et aboutissait à des citernes de captage alimentant notamment les grands thermes publics, et le forum.

Croyez-moi ! Vos yeux permettront à votre imagination de vous transporter au coeur de Oudna – Uthina et de la vie romaine au IIIè siècle de notre ère.

Oudna – Uthina