Sortie de crise en vue : les fessées, c’est bien fini !


Nos députés ont trouvé cette semaine la réponse à donner à la violence et aux débordements qui ont lieu pendant les mouvements sociaux. Et on peut vraiment souligner qu’ils interviennent juste à propos, alors que nous sommes au coeur de la tourmente générée par le soulèvement des « gilets jaunes ».
Ils se sont mobilisés dans la nuit de jeudi à vendredi, devant l’urgence. Rendez-vous compte, ils étaient 55 dans l’hémicycle …

Ah mes amis, qu’il fait bon vivre dans une démocratie rayonnante et sûre de son autorité !
Les représentants du Peuple, après de vifs débats, ont pris toute la mesure du problème sous-jacent, et … ils ont pris leurs responsabilités. Ils ont enfin décidé de voter un texte fondateur pour une plus grande justice et une plus grande cohésion sociale. Un texte ?! Que dis-je ? Une loi ! La loi à valeur de symbole qui vise à interdire « les violences éducatives ordinaires » : la fessée, les gifles, et tous les châtiments, que ceux-ci soient corporels ou psychologiques.

Vous ne comprenez pas ? Mais vous ne les voyez pas ces pauvres jeunes et moins jeunes qui, à coup sûr, se sont vus martyrisés dans leur petite enfance. Ils n’ont d’autres moyens d’expression aujourd’hui que de restituer la violence avec laquelle des parents, en manque de vocabulaire, ont distribué fessées et gifles à foison, tandis que des enseignants prenaient le relais à l’école, multipliant coups de règle sur les doigts et vexations publiques toujours plus inventives.
Il était donc urgent de trouver une solution.

Aujourd’hui, qu’on se le dise, tout ça est bien fini. La loi miraculeuse est enfin votée. À la mairie, l’Officier Public rappellera que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Et les pauvres enfants pourront brandir, dans le secret des foyers, le code civil en guise de bouclier. Il est si puissant qu’il n’y aura même pas besoin de punir les parents.
Et du même coup, lorsqu’ils seront en âge de s’exprimer, plus de pavés volants, plus de cocktails Molotov, plus de cris de haine. Et tenez, même les CRS et les gardes mobiles auront rangé fusils, matraques et gaz lacrymogènes. Le dialogue sera devenu la seule arme de persuasion.

Ah, comme j’aime voir si bien fonctionner nos institutions républicaines ! Ah, décidément, qu’il fait bon vivre dans un pays dont les représentants savent si bien résoudre les problèmes !

Nota à l’attention de quelques rares esprits chagrins : attention, humour !

*****

Et pour illustrer ce billet d’humeur, le poème de Didier Regard :

Telle la baleine échouée
Suicide inavoué ?

Le corps social se délite
Avec comme cible ses élites

La plèbe donne la fessée
Ce pourquoi il faut légiférer

Se protéger
Des sans dentiers

Montant à la tribune
Enroulés dans l’Enarcolangue

Les élus vont expliquer
Aux cons comme la lune

À ceux qui sont exsangues
Que la violence se doit d’être sanctionnée

Qu’il faut écouter, négocier
Les gueux répondent : C’est assez !!!!

Découvrez les poèmes de Didier Regard et aussi ses tercets

*****

Vagabondez dans mon univers, vous découvrirez des nouvelles et des romans, les poèmes de Didier Regard, et aussi les chansons de Marie. Aimez, commentez et partagez sans modération, et surtout, abonnez-vous pour ne pas rater les prochains billets !

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6 Commentaires

  1. Fabienne Allard Korolev

     /  3 décembre 2018

    Bonjour Pascal, Moi aussi, et bien que partagée sur la question, car les lionnes filent des coups de pattes à leurs lionceaux quand elle perd patience ou quand il y a un danger, il n’en reste pas moins que je suis restée perplexe, moi aussi, de cette nouvelle. En même temps et alors, où a l’heure, où la question climatique est une priorité, le pouvoir d’achat est encore la raison en lieu et place d’une décroissance eco-responsable. C’est grave.

    J’ai lu aussi que les prud’hommes n’auront plus de greffier..

    Fabienne

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  2. A propos de « ces pauvres jeunes et moins jeunes qui, à coup sûr, se sont vus martyrisés dans leur petite enfance et qui n’ont d’autres moyens d’expression aujourd’hui que de restituer la violence avec des de pavés volants, des cocktails Molotov, des cris de haine »… on pourrait faire une exception à la toute nouvelle loi et (ENFIN) leur donner une bonne fessée. Juste pour le « parallélisme de formes » comme disent nos juges compréhensifs

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  3. Jeanne-marie Hallion

     /  3 décembre 2018

    Où va le monde ? et alors comment allons-nous parents et futurs parents corriger nos enfants… LOL sans tomber dans l’excès une petite fessée ne traumatisait pas les anciennes générations !! comme la plante avec le tuteur, l’enfant pousse droit avec des parents justes, bienveillants et éducateurs. Marre des gens bien pensants qui passent leur temps à expliquer et qui n’agissent pas !!!

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  4. Merci Pascal. Que ça fait du bien de te lire !… Tes paroles pleines de bon sens et d’humour (…qui a dit que c’était antinomique ?) me mettent du baume au coeur en ces temps troublés ou tant de nos semblables ont tendance à perdre leurs nerfs! 😊

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