Entre défiance, mépris, désintérêt, et rejet


Voter

J’ai longuement hésité sur le sujet du billet d’humeur de la semaine. Oh, évidemment, j’aurais pu évoquer la disparition de ce monument de la culture musicale qu’était le regretté Leonard Cohen … Mais dans la foulée de l’élection de Donald Trump, je n’ai pu me soustraire au matraquage des commentaires sur les primaires aux élections présidentielles françaises de la droite et du centre.
Nul doute à avoir, avec ces primaires, les élites de la démocratie exultent. Instrument supplémentaire suprême de la supra personnalisation du pouvoir, elles leur offrent des rampes de projecteurs inespérées pour nourrir un ego démesuré. Une question me taraude cependant : ces élites touchent-t-elles à l’extase autant qu’elles courent à leur perte ?

Je m’explique :
Dans son testament politique, Platon nous démontrait déjà astucieusement que les électeurs étaient prêts à condamner à mort un médecin qui leur prescrivait des potions amères, (comprenez Socrate), et à élire un flatteur, même si celui-ci échouait à les guérir.
Force est de constater qu’il n’y a guère eu dans l’histoire que les anglais pour donner les rênes du pouvoir à quelqu’un qui leur promettait du « sang et des larmes ». Circonstances exceptionnelles, me rétorquerez-vous ! … Peut-être …
Il semble néanmoins que, depuis bien des années, les majorités qui se sont dégagées dans les urnes ont été promptes à élire ceux qui leur faisaient les plus attrayantes promesses ; celles qui regorgeaient de lait et de miel.

Mais aujourd’hui, si l’on exclut la peau de chagrin constituée des derniers électeurs partisans, combien sont les hommes et les femmes à hésiter entre défiance, mépris, désintérêt, et rejet de la politique, telle qu’elle est pratiquée de nos jours ?
On ne peut plus penser raisonnablement que cela s’apparente à un épiphénomène. Mais alors, à quoi ? Une lame de fond ?
À observer le courant qui emporte de plus en plus de pays occidentaux, nos concitoyens, qu’ils soient encore électeurs ou pas, las de jeux politico-médiatiques inconsistants et stériles, ne vont-ils pas se décider un jour à voter, ni « pour » une certaine idée de la société, ni « contre » une personne, mais pour une rupture, quel qu’en soit le résultat, quel qu’en soit le prix … mais en tout cas, pour une rupture tant attendue.

Faut-il l’espérer ? Faut-il y croire ? Faut-il s’en inquiéter ? …

Selon les sources officielles, 10,2% de la population active française est sans emploi. Le dernier rapport de l’INSEE fait mention de l’existence en France de plus de 9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Un chiffre en forte croissance depuis ces 10 dernières années. Je me trompe peut-être, mais je ne crois pas que ces personnes soient très nombreuses à voter. Alors, finalement, qui sait si cette rupture passera par les urnes ?

Sur ce, je ne résiste pas à vous offrir
Halleluja, Leonard Cohen

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Et toujours, l’inspiration de Didier Regard

C’est dur une séparation
On n’y pense pas trop au début
Puis on shoote dans les marrons
Pour marquer d’hypothétiques buts
Sur ce chemin de forêt

Il y a ce goût amer
Et surtout cette obsession
« Qui a fait le con ? »
Nous étions si bien en mer
Au pied du Taj Mahal…

Écoutant la parole d’un père
Qui guide son fiston
Avec ses bras qui l’enserrent
Te préparant à l’érosion
À vivre ensemble….

 

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2 Commentaires

  1. Jusqu’à présent, les électeurs avaient peur des conséquences d’une rupture, mais aujourd’hui, ils sont prêts à prendre le risque, n’en pouvant plus du Monde qu’on leur propose. Est-ce un bien ou un mal ? Est-ce une étape nécessaire pour faire évoluer les choses positivement ? Cela fait des décennies que les électeurs préviennent qu’ils en ont assez et que rien ne change, alors forcément, à un moment, ça craque. « Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner. L’autorité repose d’abord sur la raison. » C’est dans le « Petit Prince », livre à lire et à relire sans modération.

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