… Faire une pause.


pause

 » … La vérité crois-moi, la voici : notre temps, on nous en arrache une partie, on nous en détourne une autre et le reste nous coule entre les doigts. Pourtant, il est encore plus blâmable de le perdre par négligence. Et, à bien y regarder, l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire ».

Sénèque, Lettres à Lucilius, 30 XI 0063

 

Comme cette lettre datant de 2.000 ans raisonne encore aujourd’hui. Elle est si criante d’actualité, si adaptée à nos temps modernes, qu’il serait incongru de ne pas y souscrire.
Et pourtant, aujourd’hui ce n’est pas uniquement de prendre mon temps dont j’ai besoin. Non, ce dont j’ai un besoin urgent, c’est de faire une pause.
Ces temps de commémorations me désolent. Elles m’usent jusqu’à anéantir le reste de mon énergie vitale.
Sous prétexte d’affecter de ne pas oublier, on maintient l’opinion publique sous tension, on la confine dans la peur et l’émotion. Souvent inspiré par des desseins coupables, en rendant moult hommages médiatisés à des victimes transformées en porte-étendards, on renforce inexorablement ce que l’on redoute. De surcroît, on renforce chez certains l’orgueil d’avoir suscité des faits d’armes inhumains, et l’on met, sous les yeux et dans la tête d’esprits faibles, des idées de suicide et des images de martyrs victorieux.

Je suis fatigué. J’ai besoin de faire une pause … Un thé à la menthe dans une mosquée ? … Une barre de shit dans une banlieue ? … Une seringue dans une salle de shoot ? …  Allez, soyons fous, et pourquoi pas une galette des rois dans une église avec un verre de cidre ?

Comme vous pouvez le constater, après avoir lu ces quelques lignes, j’ai réellement besoin de faire une pause.

*****

C’est tout à fait ça, faire une pause
Pour repénétrer une cause
Revisiter des portes closes

Lourdes et fermées
Même parfois, blindées
Pour tout réinventer

Reprendre mon rythme
Ne plus être la victime
Pour caresser le sublime

(Didier Regard)

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2 Commentaires

  1. « Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
    Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
    Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
    Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
    Pour piller un butin de bien peu de valeur,
    Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
    Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ? »…

    Ronsard a écrit cela il y a bientôt 500 ans.
    Les bûcherons grossiers du réel et du court terme, tuent nos rêves. Et ils ne connaissent aucune pause.

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  2. J’adore Ronsard. Merci Alain, bel à propos … comme souvent ! (je n’écris pas toujours pour ne pas te faire rougir ).

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